Skip to main content
Aller à la page d’accueil de la Commission européenne (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre)
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS
CORDIS Web 30th anniversary CORDIS Web 30th anniversary
Latin Relics in a Greek Egypt

Article Category

Article available in the following languages:

Papyrus égyptiens: du latin là où l’on s’attendait à du grec

Une étude sans précédent de différents papyrus égyptiens du IVe au VIIe siècle après J.-C. révèle le désir du gouvernement romain oriental de maintenir son lien prestigieux avec la gloire de Rome longtemps après la chute de l’Empire romain occidental.

L’Empire romain n’a cessé de s’agrandir à partir de l’an 31 avant J.-C. jusqu’à s’étendre sur trois continents à son apogée en l’an 117 après J.-C. Les provinces occidentales utilisaient exclusivement le latin dans toutes les fonctions administratives ainsi que dans la société civile. Les provinces orientales, quant à elles, s’appuyaient sur le grec pour l’administration et conservaient leurs nombreuses langues locales dans la vie quotidienne. Ainsi, Giulio Iovine, sous la supervision de Maria Chiara Scappaticcio de l’université de Naples Federico II(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) et de Fabian L. W. Reiter, de l’université de Bologne(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), a été intrigué de découvrir que des papyrus provenant de l’Égypte de l’Orient romain du IVe au VIIe siècle après J.-C. époque des conquêtes arabes, contenaient des textes latins. Avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), il a entrepris d’étudier cette question dans le cadre du projet LAREGRE(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre).

Les empires romains occidental et oriental

La langue officielle de l’Empire romain étant le latin, il n’est donc pas surprenant de trouver du latin dans les textes orientaux avant 285 après J.-C. date de l’accession au pouvoir de l’empereur Dioclétien. Cependant, Dioclétien commence à diviser l’Empire en deux parties, l’une occidentale et l’autre orientale. La raison pour laquelle certains documents officiels en Égypte ont été rédigés partiellement ou entièrement en latin après le règne de Dioclétien n’est pas claire. En outre, en 395 après J.-C. les empires ont été formellement séparés avec une gouvernance indépendante (la partie occidentale dirigée par un empereur de langue latine à Rome et la partie orientale par un empereur de langue grecque à Constantinople), une situation qui a duré jusqu’à la fin de l’Empire romain d’Occident, en 476 après J.-C. Giulio Iovine s’est demandé pourquoi le latin continuait à être utilisé après cette séparation formelle et bien au-delà de la fin de l’Empire romain d’Occident et de la croissance continue de l’Empire romain d’Orient (l’Empire byzantin).

Des textes en latin sur les papyrus égyptiens sous Dioclétien et au-delà

Les recherches de Giulio Iovine sur près de 400 papyrus ont montré que la cour impériale de Constantinople utilisait un peu de latin dans ses documents. De nombreux réfugiés de langue latine ont participé à leur rédaction, ils ont ensuite été reproduits et diffusés dans les provinces. «Aux confins de l’Empire romain d’Orient, la correspondance officielle entre l’armée ou l’administration civile était souvent rédigée dans un latin très alambiqué et littéraire, appris dans les écoles de droit des plus grandes villes d’Orient», poursuit Giulio Iovine. Les documents de moindre importance ou traités par des représentants officiels de catégorie inférieure contenaient également des traces de latin comme gage d’authenticité, les reliant officiellement à Rome et à son pouvoir. En outre, de nombreux courtisans et intellectuels considéraient l’utilisation du latin comme un signe de prestige, qu’ils le maîtrisent ou non. Giulio Iovine a par ailleurs constaté que des notaires, des militaires à la retraite, des communautés chrétiennes et d’autres personnes qui n’étaient pas tenues d’utiliser le latin dans leurs documents officiels ou leur correspondance privée le faisaient pour donner de l’importance à leurs écrits.

Le latin comme lien avec le prestige de l’Empire romain

Giulio Iovine poursuit: «Tirer des conclusions à partir des maigres preuves disponibles a été un véritable défi, j’ai dû abandonner nombre de mes théories, incapable de les prouver ou de les réfuter. Néanmoins, déchiffrer des objets écrits ou comprendre et corriger une transcription font partie des tâches les plus gratifiantes dans le domaine de l’histoire ancienne.» Les recherches méticuleuses de Giulio Iovine jettent une lumière nouvelle sur l’utilisation du latin en Égypte du IVe au VIIe siècle de notre ère. Plutôt que de servir un objectif politique ou administratif, il semble que les dirigeants égyptiens aient voulu signifier et renforcer le lien de l’Égypte avec l’entité politique et militaire autrefois la plus grande et la plus puissante du monde.

Mots‑clés

LAREGRE, latin, Égypte, papyrus, Empire romain, grec, Empire romain d’Orient, papyrus égyptiens, transcriptions, Empire byzantin

Découvrir d’autres articles du même domaine d’application