Les petites rivières font les grands fleuves Arabidopsis thaliana est une petite plante qui dispose d'un immense potentiel reproductif et génomique. Les chercheurs ont trouvé que les loci de caractères quantitatifs à effets faibles du génome d'Arabidopsis associés à l'accroissement de la biomasse pouvaient être transposés dans d'autres espèces. Santé © Shutterstock Les recherches portant sur l'arabette des dames ou Arabidopsis thaliana sont très courantes. Par exemple, l'Agence spatiale européenne (ESA) a étudié les effets de l'apesanteur sur les cultures cellulaires de cette plante à bord de la fusée-sonde Maxus 7. Elle est facile à cultiver et possède un cycle de vie très court. C'est pourquoi, elle est devenue une plante modèle très courante en recherche génétique et a été l'une des premières plantes à être séquencée. Les traits phénotypiques comme celui du taux de croissance sont génétiquement complexes et par conséquent, associés à de nombreux gènes (hérédité polygénique), ils sont particulièrement sensibles aux loci de caractères quantitatifs (QTL, pour quantitative trait loci) à effets faibles. Avant l'étude réalisée dans le cadre du projet NATURAL, un projet européen de recherche des variations génétiques chez Arabidopsis, seul l'impact des QTL à effets forts avait fait l'objet de recherches de la part des scientifiques. Les scientifiques de la société Max Planck (Allemagne) ont recherché des gènes ayant une influence sur la croissance des plantes sur une séquence d'ADN du génome d'A. thaliana longue d'un centimorgan. La longueur de cette séquence est très significative car la probabilité de recombinaison est alors très faible, inférieure à un pour cent. Par conséquent, il n'y aura pas de séparation des marqueurs dans cette région et la séquence est susceptible de rester intacte. L'équipe a trouvé deux petits QTL impliqués dans le taux de croissance sur ce relativement minuscule morceau d'ADN. De façon intéressante pour les sélectionneurs, ces deux QTL sont capables de réguler d'autres gènes, ce qui leur confère un caractère hautement épistatique. De plus, l'un de ces gènes code pour une protéine kinase, régulateur de croissance. Les chercheurs ont démontré que ce gène participait activement au maintien du polymorphisme génétique. Le phénomène de sélection équilibrante est d'une importance majeure en culture sélective des plantes, car il encourage et préserve la variabilité génétique au sein d'une population. Seule une fraction de l'ADN potentiel responsable de la régulation du taux de croissance d'A. thaliana a été analysée dans cette étude. Si les résultats obtenus lors de cette étude sont caractéristiques de sa structure génétique, l'arabette des dames représente une source d'un grand potentiel génétique pouvant être transféré de façon économiquement viable sur des plantes de cultures.
