Un biocapteur pour détecter les pathogènes dans la viande
Les pathogènes présents dans certaines denrées alimentaires transformées constituent un risque sérieux pour la santé. Les méthodes analytiques actuelles sont lentes, coûteuses et laborieuses. Par ailleurs, elles nécessitent du personnel hautement qualifié ainsi que des structures spécialisées. Il serait donc extrêmement utile de disposer d'une méthode rapide, efficace et économiquement rentable pour détecter les pathogènes courants, notamment dans l'industrie de la viande. Le projet Bugcheck («A rapid hand-held analyser for control of microorganisms in the complete meat supply chain»), qui bénéficie d'un financement de l'UE, a développé un biocapteur permettant de détecter les pathogènes les plus courants, tels que la campylobactérie, la salmonelle et l'Escherichia coli. Au départ, le consortium a mené une enquête au niveau européen afin de veiller à ce que la technologie développée corresponde aux besoins du marché. Les résultats de cette enquête ont indiqué qu'il était important que la technologie soit rapide et peu chère. Un biocapteur capable de détecter les pathogènes constitue une approche prometteuse, dans le sens où il permet de contrôler rapidement et efficacement les produits directement dans les ateliers de transformation, garantissant ainsi qu'aucune denrée alimentaire contaminée ne peut arriver sur le marché. Le système Bugcheck se compose de microélectrodes interdigitées qui, au moyen d'anticorps spécifiques à chaque pathogène, captent les microorganismes présents dans l'échantillon testé. Un changement se produit alors à la surface du capteur, entraînant à son tour des changements électrochimiques et physiques qui permettent finalement de mesurer un signal. L'intensité de ce signal est proportionnelle au niveau de pathogènes détecté dans l'échantillon. Après une optimisation biologique et technique, il s'est avéré que le système Bugcheck pouvait présenter un seuil de détection élevé selon la matrice de l'échantillon. Dans l'ensemble, le système Bugcheck ne semble avoir que peu de valeur commerciale, mais certains éléments, dont la procédure d'immobilisation d'anticorps, les composantes du biocapteur et la méthode de mesure du signal, devraient être davantage exploités par plusieurs petites entreprises du consortium.