Des cibles et des biomarqueurs de la maladie de Huntington
La maladie neurodégénérative de Huntington, particulièrement grave, se traduit par la perte progressive de la coordination musculaire, un déclin cognitif et des problèmes psychiatriques. Sa progression lente ainsi que le manque de biomarqueurs pour chaque étape ont jusqu'ici contrarié les tests cliniques. Les bases génétiques de la maladie ont été caractérisées (une mutation du gène Huntington, HTT), mais leur traduction en approches de diagnostic et de thérapie n'a pas encore été réalisée. Le manque d'informations sur la biologie de HTT et sur les voies de signalisation cellulaire influencées par la mutation a empêché d'identifier des molécules associées avec la progression de la maladie. Le but du projet Tamahud financé par l'UE était de découvrir des cibles thérapeutiques et des biomarqueurs pour la maladie de Huntington. Les partenaires du projet ont choisi les ARN interférents (ARNi) pour conduire une analyse à haut débit des gènes codant pour des protéines intéressantes en pharmacie. Plusieurs gènes candidats ont été identifiés car leur inhibition protège contre la mutation de la maladie. Après une validation très stricte des cibles, deux gènes ont été sélectionnés pour mettre au point des tests et générer des composés inhibiteurs de type médicament. Grâce à une analyse métabolomique de pointe des biomatériaux, rendue disponible durant le projet Tamahud, il devrait être possible de vérifier les cibles de dépistage des ARNi et de découvrir d'autres marqueurs prévoyant la déclaration de la maladie et sa progression. Le projet Tamahud a généré des informations critiques sur les mécanismes moléculaires associés aux conséquences pathologiques de la mutation. Associés aux biomarqueurs découverts, ces résultats pourraient conduire à prévoir la progression de la maladie, et servir de base à de nouvelles interventions contre elle.