Des supports pour l'ingénierie tissulaire cardiaque
Le traitement réussi des maladies cardiovasculaires est souvent limité par le manque de tissus adaptés pour la restauration de muscles cardiaques endommagés, des valves cardiaques ou les vaisseaux endommagés. Le développement de meilleurs matériaux pour traiter les maladies cardiovasculaires est un objectif ambitieux et une tâche gratifiante. Le projet de collaboration européen à grande échelle BIOSCENT a été mené par un consortium d'experts en médecine régénérative et en ingénierie tissulaire. L'objectif général était le développement de matrices de polymère bioactives et multifonctionnelles capables de guider la formation de tissu cardiovasculaire à partir de CS. Le projet de cinq ans comprenait 15 partenaires issus d'institutions industrielles et du monde de la recherche. BIOSCENT cherchait à examiner la régénération des trois tissus cardiovasculaires suivants: le myocarde, les vaisseaux sanguins et les valves cardiaques. Deux approches ont été explorées dans le cadre du projet. Dans l'approche plus traditionnelle d'ingénierie tissulaire in vitro, les CS ont été cultivées dans une matrice de polymère et ont été ensuite implantées lors d'une greffe. Par ailleurs, l'approche d'ingénierie tissulaire in situ a utilisé des supports bioactifs nus implantés pour stimuler les cellules souches des patients et orienter la régénération tissulaire. Une approche in situ permet d'éviter les risques et difficultés associées à l'expansion cellulaire, la différenciation, l'organisation et l'implantation de la biogreffe. Quatre différents types de supports ont été conçus pour le génie tissulaire in vitro/in situ: les patchs cardiaques et les préparations injectables cardiaques pour le myocarde, les vaisseaux sanguins et les valves cardiaques. Pour chaque type de matrice, des polymères, des sources de CS et les signaux servant à la régénération tissulaire ont été intégrés pour créer des prototypes bioactifs. Au total, 48 types ont été testés in vitro. Les meilleurs ont ensuite été testés dans un essai in vivo: cinq pour le patch cardiaque, trois pour les préparations injectables cardiaques, cinq pour les valves cardiaques et quatre pour les vaisseaux sanguins. Les résultats des tests in vivo étaient très prometteurs, notamment pour le patch cardiaque et les préparations injectables. La recherche doit se poursuivre par une amélioration des prototypes et des tests in vivo sur de grands animaux afin d'être prête dans 3 à 5 années pour la première implantation dans un sujet humain.
Mots‑clés
Supports, ingénierie tissulaire, maladies cardiovasculaires, cellules souches, bioactif
