La médecine alternative en Europe
En général, les européens acceptent facilement les médecines complémentaires et alternatives. Leur utilisation a augmenté de manière exponentielle au cours des dernières décennies. Les citoyens européens demandent cependant une information fiable et digne de confiance. Ils demandent également une réglementation transparente concernant la formation de leurs praticiens et cette médecine en général. Au-delà de ces considérations, il est également difficile de savoir ce que les européens pensent réellement de ces médecines. Ce sujet est difficile à étudier en raison de la grande diversité des définitions et des lois qui parsèment le continent européen. Chacun des 39 pays étudiés possède une réglementation différente des médecines alternatives. Le projet CAMBRELLA («A pan-European research network for complementary and alternative medicine») a donc été financé par l'UE pour tenter de déterminer le statut de cette médecine en Europe. Les membres du consortium voulaient étudier l'utilisation des MCA en Europe et développer un plan de recherche. Ces objectifs comprenaient plus précisément: le développement d'une terminologie commune, la compréhension de la demande des patients envers ces médecines ainsi que leur prévalence, une revue de leur statut légal et des directives entourant ces prestations et enfin savoir ce que les européens pensent de ces médecines. Les partenaires du projet ont également entrepris la mise en place d'un réseau de recherche et établi une planification des recherches en cours. Le projet a permis de répondre à nombre de ces questions tout en soulignant le besoin de recherches supplémentaires. Ainsi, une revue de la littérature a pu montrer que le taux de prévalence des MCA variait entre 0,3 % et 86 %, un spectre bien trop large pour être significatif. Certains pays européens possèdent des données fiables alors que la majorité n'en possède aucune. Les informations récoltées par les partenaires du projet suggèrent que les plantes médicinales représentent le produit le plus utilisé et les troubles musculo-squelettiques, l'affection la plus communément traitée par ces médecines alternatives. De même, le projet a montré de nombreuses incohérences quant aux prestations des médecines alternatives en Europe. Des prestataires médicaux ou non médicaux offrent l'un et l'autre leurs services, tandis que les exigences qu'elles soient réglementaires ou de formation diffèrent énormément d'un pays à l'autre. L'Europe a encore beaucoup de chemin à faire avant que l'on puisse même discuter de ces prestations dans des termes communs à tous. Le projet CAMBRELLA a soulevé plus de questions que de réponses mais ses travaux ont l'avantage de permettre la définition d'un agenda de recherche pour l'avenir. En partant de ces données, il est maintenant possible de proposer des références tant pour la réglementation que pour la formation des médecines alternatives ainsi que pour l'obtention de résultats de recherches clairs.