Audition du commissaire désigné Philippe Busquin
Lors d'une audition de confirmation au Parlement européen, le Commissaire désigné en charge de la recherche, Philippe Busquin, a affirmé que, s'il devient commissaire, la bonne exécution du cinquième programme-cadre serait son objectif principal. Par ailleurs, l'année prochaine commenceront à être jetées les bases du sixième programme-cadre de RDT. Lors de son discours d'ouverture, M. Busquin a garanti que les 15 milliards d'euros affectés au 5ème PCRD seraient judicieusement utilisés. Il a mis l'accent sur son intention de "créer un domaine unique pour la recherche" afin de rendre le secteur plus attrayant pour répondre aux besoins de l'Europe des jeunes et lui permettre de concurrencer les Etats-Unis et le Japon. Il a affirmé que ses priorités seraient la recherche qui a soutenu l'élargissement, l'emploi et la croissance. "Le principal objectif de la recherche scientifique est non seulement d'étancher la soif de connaissance des hommes, mais surtout d'utiliser le savoir scientifique pour la résolution des problèmes de société" a-t-il expliqué. Il a affirmé que le Centre commun de recherche de la Commission européenne est en position idéale pour mettre cette notion en pratique, grâce notamment aux efforts de recherche qu'il a réalisés pendant la crise de la dioxine et pour les aliments génétiquement modifiés, exemples parfaits de ce qui peut être réalisé. Il s'est engagé à améliorer les relations entre le CCR et le Parlement européen en jouant, si nécessaire, le rôle d'intermédiaire. Eryl McNally a également soulevé le problème du financement du déclassement des installations nucléaires, y compris celui de la propre centrale du CCR à Ispra. M. Busquin a garanti que l'argent ne serait pas écarté du financement de la recherche, bien qu'il ait souligné la nécessité de garder un esprit ouvert lors de la répartition des fonds. La question du rapport hommes-femmes a également été abordée, et M. Busquin s'est engagé à atteindre le seuil de 40% de femmes dans les groupes consultatifs et d'évaluation du 5ème PCRD, seuil fixé par la communication de la Commission sortante intitulée "Les femmes et la science". Ensuite, M. Busquin a insisté sur le fait qu'il ne souhaite pas établir de différences entre la recherche pure et celle guidée par le marché. Il a déclaré: "Je ne me suis jamais prononcé sur la distinction entre la recherche appliquée et la recherche fondamentale. Nous ne devrions pas créer de dichotomie artificielle entre elles. Il existe un certain nombre de programmes qui démontrent la valeur de la recherche pure." Concernant le programme-cadre actuel, M. Busquin a affirmé qu'il ne prévoit pas de changements imminents. Il a déclaré: "Il est important de respecter les décisions déjà prises jusqu'à ce qu'elles puissent être correctement évaluées. Si des changements doivent être faits, il serait approprié d'attendre l'examen à mi-parcours." Se déclarant d'accord avec Paul Rübig sur le fait que la situation des petites et moyennes entreprises dans les projets de recherche doit être améliorée, M. Busquin considère CORDIS comme une aide précieuse. Il a affirmé: "Le nombre de PME impliquées dans le cinquième programme-cadre augmente, et le projet CORDIS s'est avéré efficace pour la diffusion des informations aux PME," et a poursuivi: "Quatre-vingt-dix pour cent des sociétés sont des PME, mais elles ne reçoivent que dix pour cent du financement de la recherche." Ce chiffre pourrait selon lui être amélioré en encourageant les petites entreprises à collaborer avec les plus grandes sur des projets de recherche. Il a garanti aux députés européens que les procédures étaient déjà en place afin de simplifier les procédures de demande que les PME trouvent excessivement compliqués. Lorsque Willy De Clerq lui a demandé quelles PME bénéficieraient en particulier des programmes de recherche de l'UE, M. Busquin a indiqué que les domaines de la télématique et de l'informatique seraient prioritaires.