REMPARK: Autonomiser les patients et améliorer le traitement de la maladie de Parkinson
Selon l'Association européenne contre la maladie de Parkinson, plus d'un million de personnes vivent aujourd'hui en Europe avec la maladie de Parkinson et ce nombre devrait doubler d'ici 2030 en raison du vieillissement de la population. Le projet REMPARK promet de faciliter la vie des patients atteints de la maladie et d'aider les médecins à améliorer leurs traitements. Les chercheurs développent actuellement un système personnalisé de soins capable de détecter et d'enregistrer l'état de mobilité du patient en temps réel et de l'aider à retrouver la coordination de ses mouvements. «Non seulement ce système permet au patient de mieux gérer les symptômes de sa maladie mais il fournit également des informations au médecin afin que celui-ci puisse mieux en suivre la progression», explique le professeur Joan Cabestany, coordinateur du projet et membre du département d'ingénierie électronique de l'université polytechnique de Catalogne (UPC) Faciliter la mobilité Le système REMPARK complet comprend un boîtier de capteurs porté à la taille, un smartphone connecté à un serveur pour la réception et la transmission des données au personnel médical, un système de signalisation sonore et un dispositif de stimulation électrique fonctionnelle. Le capteur contrôle en temps réel les mouvements du patient et identifie les symptômes spécifiques de la maladie de Parkinson. Il évaluera ainsi ce que l'on appelle le phénomène ON-OFF de http://en.wikipedia.org/wiki/ Dyskinesia (dyskinésie). La mobilité du patient est dite «ON» lorsqu'il est capable de se mouvoir correctement et «OFF» lorsque le patient ressent des blocages et notamment des tremblements ou d'autres spasmes musculaires involontaires qui caractérisent fréquemment la maladie de Parkinson. Lorsque le patient éprouve des difficultés à se déplacer de manière normale, une oreillette connectée au système émettra une séquence rythmique comme le son d'un métronome. Ce dispositif d'assistance à la marche aidera le patient à récupérer sa coordination motrice et à reprendre ses activités quotidiennes. Des informations en continu au bout des doigts Les neurologues ne voient habituellement leurs patients atteints de la maladie de Parkinson que quelques fois par an et n'ont par conséquent accès qu'à un résumé très condensé de l'état réel du patient. Grâce au système REMPARK par contre, ils peuvent observer et analyser l'évolution de la maladie. Le réseau BAN (pour Body Area Network) du patient envoie ainsi les données sur le serveur web via son smartphone. Ces informations sont accessibles en ligne par le médecin qui pourra ainsi évaluer l'état du patient et contrôler l'évolution de la maladie. En utilisant ce système, le médecin peut ainsi fournir un retour au patient. «Le système aide ainsi les médecins à identifier les tendances», explique le professeur Cabestany. «Ils peuvent examiner les données sur n'importe quelle période de temps». «Le capteur est un dispositif qui peut être utilisé dès maintenant pour améliorer le suivi du patient. Les médecins pourront mesurer en conditions ambulatoires l'évolution de la maladie sur une journée ou sur n'importe quelle période, pendant que celui-ci vaque à ses occupations quotidiennes», indique le professeur Cabestany. Partant de ces analyses, les neurologues pourront ajuster en conséquence leurs protocoles de traitement et rester à l'intérieur de la «marge thérapeutique» dans laquelle les effets thérapeutiques des médicaments l'emportent sur les effets indésirables. Cette disponibilité des données ne bénéficie pas seulement au médecin. «Lorsque le patient sait quand et combien de temps il est resté ON/OFF, il peut apprendre à gérer ses symptômes en faisant des ajustements par rapport à ses activités quotidiennes ou son environnement», indique ainsi le professeur Manuel Moreno, un collègue du professeur Cabestany à la faculté d'ingénierie de l'UPC. Un dispositif pour l'envoi d'alertes Si un patient se trouve en difficulté sans s'en apercevoir, le système l'avertit par un message envoyé sur son smartphone qui lui permet de prendre conscience de la position de son corps et de réagir en conséquence. En cas d'urgence, notamment lors d'une chute par exemple, le système peut alerter la famille du patient, son médecin ou un centre d'appel. Le projet REMPARK s'est tenu de novembre 2011 jusqu'au 30 avril 2015 avec un financement de 3,3 millions d'euros de l'Union européenne. Dès septembre 2014, le projet a commencé une série d'essais du dispositif avec 43 patients en traitement ambulatoire dans quatre centres médicaux en Espagne, en Italie, en Irlande et en Israël. Lien vers le site web du projet
Mots‑clés
Maladie de Parkinson, système de soins personnel, dyskinésie, Association européenne contre la maladie de Parkinson, système d'aide à la marche, marge thérapeutique, UE, CORDIS