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La décision britannique sur le clonage nourrit le débat européen

A l'issue d'un débat à la Chambre des Communes qualifié par les observateurs de "passionné et bien informé", les députés britanniques ont voté hier pour l'extension de la réglementation nationale existante applicable à la recherche sur l'embryon. Une majorité de 366 parlementa...

A l'issue d'un débat à la Chambre des Communes qualifié par les observateurs de "passionné et bien informé", les députés britanniques ont voté hier pour l'extension de la réglementation nationale existante applicable à la recherche sur l'embryon. Une majorité de 366 parlementaires se sont exprimés en faveur de l'amendement, et 174 ont voté contre. La décision controversée autorisera le prélèvement, sur des embryons au tout début de leur phase de développement, de "cellules souches" qui ont la capacité particulière de pouvoir se transformer en un certain nombre de tissus du corps humain. Les scientifiques pensent que la capacité de ces cellules à produire des tissus pleinement développés pourrait être utilisée pour le traitement d'un certain nombre de maladies invalidantes et même révolutionner la transplantation d'organes. Mais selon de nombreux détracteurs de la recherche sur l'embryon, les possibilités d'utilisation abusive de la technologie sont trop dangereuses pour permettre une extension de la réglementation existante. Le Premier Ministre britannique, M. Tony Blair, s'est joint aux défenseurs de la nouvelle réglementation, menés par Yvette Cooper, parlementaire du parti travailliste. La recherche doit être autorisée à progresser, a-t-elle argumenté, car elle détient peut-être la clé d'une guérison par le corps humain lui-même... "Les avantages potentiels d'une poursuite de la recherche sont immenses, surtout pour ceux qui souffrent de graves maladies chroniques," a-t-elle déclaré à la Chambre. Les parlementaires qui ont voté "contre" estiment quant à eux que les risques sont plus nombreux que les avantages potentiels. Peter Garret, de la fondation britannique anti-avortement "Life", est intervenu au nom de ceux qui craignent que les scientifiques ne pratiquent le clonage humain. Selon lui, "une fois lancée la production d'embryons humains clonés, les conditions préalables à un clonage du foetus seront posées". Les parlementaires européens de Bruxelles ont également été appelés récemment à examiner la question de la recherche sur les cellules souches. Ils ont voté, le 13 décembre, la mise en place d'un comité temporaire chargé d'examiner la question de la génétique humaine et des technologies qui s'y rattachent dans la médecine moderne. Les 36 membres du comité aborderont les aspects éthiques, juridiques, économiques et sociaux liés à l'évolution dans ce domaine médical. Le Commissaire européen en charge de la Recherche, Philippe Busquin, s'est félicité de cette décision des MPE, qui fait suite à la publication, en novembre, d'un avis du Groupe européen d'éthique (GEE) concernant la recherche sur les cellules souches. Selon un porte-parole de la Commission, le Commissaire Busquin s'était abstenu à ce moment-là de tout commentaire car il voulait souligner l'indépendance du Groupe vis-à-vis de la Commission. Toutefois, M. Busquin a récemment fourni des détails de la réponse de la Commission aux recommandations du Groupe concernant le financement communautaire futur de la recherche dans ce domaine. Selon des responsables de la Commission, la Communauté continuera à adopter le principe de précaution dans la recherche sur les cellules souches, suivant ainsi les conseils du GEE. Le Commissaire envisage également de procéder à une analyse de l'éthique de l'ensemble des travaux de recherche financés par l'UE, analyse requise actuellement alors que les projets débutent, et qui devra être approfondie au fur et à mesure du déroulement de ces projets. Il invitera ultérieurement les Etats membres à adopter une approche similaire. "Les sciences de la vie auront un impact plus important que les technologies... Nous faisons ce que nous pouvons pour obtenir une image cohérente des sciences du vivant", a déclaré à CORDIS Nouvelles un responsable de la Commission. Soutenant cette affirmation, le Commissaire a mis en place, le 21 décembre dernier, un comité de coordination dans le domaine des biotechnologies. La Commission exige un débat équilibré en Europe sur ce domaine controversé de la recherche, selon le responsable de la Commission. Elle est préoccupée, en particulier, par les conséquences d'une interdiction totale qui pourrait aboutir à une délocalisation vers les Etats-Unis des sociétés opérant dans le secteur des biotechnologies: "Nous ne voulons pas dépendre des Etats-Unis pour des technologies qui ne sont plus sujettes à controverse", a-t-il ajouté. Le prochain programme-cadre de RDT communautaire devra donc accorder la priorité à l'application de la recherche génétique aux plantes, aux animaux et à l'homme, a-t-il précisé. Et en 2001, une partie du budget de l'actuel programme communautaire "Qualité de la vie et gestion des ressources du vivant" sera consacré à la recherche sur les cellules souches, avec une attention particulière accordée aux aspects éthiques. Aucun budget n'a toutefois été fixé jusqu'à présent. Il ne sera révélé qu'après les discussions qui auront lieu entre la Commission, le GEE et le groupe de haut niveau sur les sciences du vivant. "Le [prochain] programme-cadre devrait refléter l'opinion du Parlement [européen] et du GEE et suspendre toutes les activités de clonage thérapeutique dans le programme communautaire jusqu'à ce nous disposions de plus amples informations", a déclaré la Commission, qui suit de près le débat au Royaume-Uni.

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