L'EER doit rendre la recherche européenne plus attractive, selon la Suisse
"L'EER doit avoir pour objectif principal d'augmenter le caractère attractif de l'Europe pour les meilleurs chercheurs", d'après les commentaires officiels de la Suisse sur la communication de la Commission européenne "Réalisation de l'Espace européen de la recherche [EER]: orientations pour les actions de l'UE dans le domaine de la recherche". Ces commentaires tiennent compte des résultats d'une vaste consultation des chercheurs et des organisations scientifiques suisses. "Cet objectif peut être atteint en fixant comme premier critère de sélection la qualité scientifique et en améliorant les infrastructures scientifiques ainsi que le cadre social, culturel et économique", lit-on dans les commentaires. Le document approuve la proposition de la Commission et fait plusieurs suggestions susceptibles d'améliorer la recherche européenne. Les atouts du Cinquième programme cadre (5ème PCRD) y sont clairement reconnus. Globalement, à l'introduction de nouveaux instruments, la Suisse préfèrerait la poursuite du développement de ces instruments, afin de parvenir à une plus grande flexibilité. Pour la Suisse, les domaines prioritaires sont l'ouverture des programmes nationaux, la poursuite du développement des relations entre science et société et l'amélioration de la coordination des instruments régionaux, nationaux et internationaux. "La Suisse approuve la dimension internationale d'un Espace européen de la recherche tourné vers l'extérieur", affirme l'avis. Il faut que l'Europe devienne plus attrayante aussi bien pour les scientifiques européens travaillant actuellement à l'étranger que pour les scientifiques non-européens, afin de pouvoir concurrencer efficacement les Etats-Unis. Il faut renforcer la coopération entre les organisations et au niveau régional, poursuit le document, notamment en ce qui concerne les programmes nationaux, pour lesquels les Suisses pensent que de nouveaux instruments devront être mis en oeuvre. "La Suisse pense que l'ouverture prévue des programmes nationaux et la coordination de leur mise en ouvre représenteront probablement la phase la plus importante de la réalisation du concept de l'EER", souligne l'avis. Cependant, le gouvernement suisse a défini plusieurs conditions à remplir avant que la Suisse n'ouvre ses propres programmes nationaux, à savoir un accord entre les institutions concernées et les agences des Etats européens respectant le principe de la géométrie variable. Le financement nécessaire aux institutions et agences impliquées dans les programmes et activités scientifiques prioritaires devra leur être fourni si possible au niveau national, et des mesures raisonnables d'encouragement, tels que les frais de coordination, devraient être mises en ouvre par la Commission européenne, estime l'avis. Quant aux priorités de recherche, les Suisses déclarent qu'ils souhaiteraient une focalisation sur les "questions ayant une importance fondamentale pour l'humanité". Les thèmes identifiés comme correspondant à ce critère, donc comme des priorités majeures pour le Sixième programme-cadre (6ème PCRD) sont les questions environnementales, l'énergie et les transports, la recherche médicale et en santé publique, le domaine de l'agriculture, de l'alimentation et de la fourniture en eau potable et la recherche en sciences humaines et sociales, en économie et politique sociale. Lors de la mise en ouvre de projets à grande échelle, il faudra veiller attentivement à ce qu'aucun utilisateur, notamment les PME, n'en soit exclu. Il est également important de soutenir les scientifiques travaillant individuellement et les équipes ainsi que les instruments de recherche, poursuivent les Suisses, "car l'expérience montre que les avancées scientifiques et technologiques sont généralement l'ouvre d'individus et non d'institutions." La Suisse approuve les critères de sélection proposés dans la communication, mais souhaite qu'ils soient complétés par les principes de précaution et de durabilité ainsi que la recherche non conventionnelle ou à haut risque. "Les principes de précaution et de durabilité ne doivent pas être limités aux domaines qui préoccupent actuellement le public, tels que l'ESB ou les organismes génétiquement modifiés et les produits alimentaires en général, mais ils doivent s'appliquer à tous les domaines de la recherche européenne, y compris la post-génomique, les nanotechnologies et la société de l'information. Ils ne doivent pas être considérés comme un handicap pour les sciences et l'industrie européennes - mais plutôt comme un avantage compétitif pour l'avenir", estime le rapport. "Quelle que soit la structure, l'excellence scientifique doit rester le principal critère de sélection", conclut l'avis. Par conséquent, un système amélioré d'"évaluation par les pairs" doit rester le pilier fondamental du processus de sélection. Cette amélioration pourrait être obtenue par le biais d'une nouvelle méthode de sélection pour les évaluateurs de projet, en remplaçant les actuels appels publics ouverts à propositions par de nouveaux mécanismes de recherche, par exemple la fourniture de liste d'experts par les agences nationales de financement.
Pays
Suisse