Tests des cosmétiques sur les animaux: le PE souhaite des restrictions plus sévères
Le Parlement européen a rejeté une proposition d'amendement de la Commission interdisant de tester les cosmétiques sur les animaux mais acceptant la commercialisation des produits qui ont été testés sur des animaux. En effet, dans les amendements adoptés lors de la plénière, les députés demandent l'interdiction de l'expérimentation proposée mais aussi de la commercialisation des produits testés sur les animaux. Le Parlement a convenu que cette interdiction devrait être d'application immédiatement pour les produits pour lesquels il existe d'autres méthodes de tests qui ont fait leurs preuves, et cinq ans après l'adoption de la directive, pour tous les autres composants. Le vote du 3 avril a fait suite au débat passionné de la veille. Mme Dagmar Roth-Behrendt, députée allemande, qui avait préparé le rapport sur la proposition de la Commission, a aussitôt exprimé sa déception devant les nouvelles propositions. Elle a souligné que ces propositions constituaient le septième amendement à la législation actuelle en la matière et a fait remarquer que l'interdiction proposée dans le sixième amendement n'était toujours pas d'application. S'exprimant au nom du commission de l'industrie, Esko Seppänen a regretté le fait que les industriels n'aient pas été capables de proposer des alternatives aux tests des cosmétiques sur les animaux aussi rapidement que le Parlement l'aurait souhaité. La commission dont il est membre demande une interdiction des tests sur les animaux dans des délais plus courts que ceux qui ont été proposés. M. Seppänen a reconnu, de même que plusieurs autres parlementaires, qu'une interdiction de la commercialisation des produits testés sur les animaux pouvait enfreindre les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Mme Roth-Behrendt n'a pas accepté la position de la Commission sur ce point et a insisté pour que cette dernière fasse preuve de plus d'audace. Tout en admettant que les propositions de Mme Roth-Behrendt pouvaient constituer une violation des règles de l'OMC, M. Mel Read, député britannique, a estimé que cette objection avait perdu tout son poids au moment où le Président américain avait rejeté le protocole de Kyoto. Prenant part au débat, le Commissaire européen en charge des entreprises et de l'innovation, Erkki Liikanen, a souligné que la Commission était mue par des considérations de santé publique et le désir de protéger les consommateurs tout en reconnaissant qu'il était également important de respecter les obligations internationales. Il a demandé à l'industrie de jouer un plus grand rôle dans le développement d'alternatives aux tests. Il partageait les objectifs du Parlement de réduire les souffrances et les douleurs inutiles des animaux et a rappelé aux députés que l'intention sous-tendant la proposition était d'interdire les tests à la "première occasion". Par ailleurs, la Chambre des Lords britannique vient de nommer un commission d'enquête sur les questions de respect des animaux dans les procédures scientifiques au Royaume-Uni. L'enquête concernera la législation actuelle, l'efficacité et la justification des procédures faisant appel à des animaux, notamment en médecine, dans l'enseignement, la défense et les tests de produits. Elle portera également sur le développement et l'utilisation de méthodes alternatives aux procédures utilisant des animaux.