De nouvelles perspectives pour les prix négatifs de l'électricité
La nécessité de passer à une moindre production de dioxyde de carbone a modifié les mécanismes du marché et souligné l'importance d'une meilleure compréhension des risques liés aux prix de l'énergie. Les dynamiques de formation des prix sont radicalement différentes et risquent de connaître de profonds changements. Des prix de gros négatifs existent et certains fournisseurs d'énergie font état d'une forte baisse de valeur de leurs biens. Malgré cela, les prix ne cessent d'augmenter. Grâce à l'enveloppe européenne, le projet AADAMS («Auction and day-ahead markets spikes») a levé le voile sur l'apparition de pics et de prix anormaux sur le marché de l'électricité grâce à des techniques de modélisation adaptées. AADAMS a fourni une preuve tangible que la nature stochastique des sources intermittentes établit une nouvelle donne en ce qui concerne la répartition des prix de l'énergie. Plus particulièrement, les prix négatifs sembleraient provoquer une répartition anormale, voire variable, des probabilités. Les résultats du projet se basent sur le marché allemand, un pays particulièrement actif dans la lutte contre le changement climatique grâce à l'énergie renouvelable. Les prix négatifs impliquent un investissement trop faible dans une production d'énergie souple et, plus importante encore, une absence de couplage des marchés. Ainsi, une production d'énergie à moindre prix ou des prix négatifs en Allemagne pourrait contribuer à répondre à la demande et réduire les prix dans les pays voisins. Autre point important: la législation qui régit les secteurs de l'électricité et du gaz à l'échelle mondiale. Le projet AADAMS a évoqué la possibilité de créer un réseau trans-gouvernemental pour la politique de l'énergie à même de favoriser l'adoption des meilleures pratiques. Pour une meilleure compréhension de la dynamique anormale des prix du marché de gros de l'électricité, AADAMS a tenu compte des marchés à 24 heures, de l'exercice du pouvoir du marché et des interventions politiques. La proportion que représentent les énergies renouvelables, telles que l'éolien et le photovoltaïque, pour la production d'électricité constitue un facteur important en raison de l'intermittence de la source. Le projet AADAMS a étudié dans le détail les phénomènes associés aux prix négatifs sur l'échange d'énergie et le comportement des marchés de l'électricité disposant d'une forte proportion d'énergie renouvelable.
Mots‑clés
Prix de l'électricité, énergie renouvelable, marché à 24 heures, prix négatifs, politique de l'énergie
