Le stress oxydatif et le cancer de la thyroïde
Le stress oxydatif provoque des dégâts sur les protéines et les lipides ainsi que des mutations et des perturbations épigénétiques, entraînant ainsi des troubles comme le cancer et la neurodégénération. La thyroïde possède des enzymes antioxydants et de désintoxication qui l’aident à résister au stress oxydatif et à maintenir l'homéostasie pendant le métabolisme de l'iode pour la synthèse hormonale. Il est étonnant que les mécanismes sous-jacents soient encore inconnus. Dans le cas du stress oxydatif, le facteur 2 de transcription associé au NFE2 (Nrf2) s'accumule dans le noyau et active par voie transcriptionnelle les gènes de protection par des éléments de réponse antioxydants (aussi appelé EpRE, élément de réponse électrophile) dans leurs séquences régulatrices. Il disparaît également au cours du vieillissement normal et est activé anormalement dans de nombreux cancers. Financé par l'UE, le projet THYROIDANTIOXIDANT (Role of the Keap1/Nrf2 antioxidant response system in thyroid gland homeostasis and thyroid cancer) a étudié le rôle de Nrf2 dans l'homéostasie de la thyroïde et dans le cancer de la thyroïde. Les chercheurs ont manipulé la voie Nrf2 par voie expérimentale pour découvrir si l'activation renforçait la résistance aux stress oxydatifs, ou si l'inhibition compromettait la survie des cellules thyroïdiennes. De plus, le Nrf2 contrôlait l'expression des gènes fondamentaux à la synthèse des hormones thyroïdiennes et jouait un rôle essentiel dans l'autorégulation thyroïdienne en réponse à l'apport en iode. Pour le cancer de la thyroïde, l'analyse génétique des échantillons archivés n'a révélé aucune mutation dans le Nrf2. Cependant, la voie était effectivement affectée par rapport aux tissus thyroïdiens normaux, indiquant l’implication d'autres évènements épigénétiques ou génétiques. Une voie activée de Nrf2 se traduit par une protection des cellules thyroïdiennes transformées contre le stress oxydatif. Dans l'ensemble, les résultats du projet soulignent le rôle du Nrf2 dans le maintien de la thyroïde et dans le cancer de la thyroïde. Des inhibiteurs de Nrf2 sont actuellement en cours de développement par plusieurs entreprises et seraient utiles pour le traitement du cancer de la thyroïde métastatique ou réfractaire à la thérapie à l'iode radioactif.
Mots‑clés
Stress oxydatif, cancer de la thyroïde, détoxification, métabolisme de l'iode, homéostasie, Nrf2