Skip to main content
Aller à la page d’accueil de la Commission européenne (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre)
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS

Article Category

Contenu archivé le 2022-12-21

Article available in the following languages:

Conférence sur la biotechnologie - Appel à la résolution du "paradoxe" de la recherche européenne

Une conférence intitulée "Vers une vision stratégique des sciences du vivant et de la biotechnologie", tenue à Bruxelles les 27 et 28septembre, a permis de conclure qu'il était urgent de mettre en oeuvre un plan d'action permettant de transformer la recherche biotechnologique ...

Une conférence intitulée "Vers une vision stratégique des sciences du vivant et de la biotechnologie", tenue à Bruxelles les 27 et 28septembre, a permis de conclure qu'il était urgent de mettre en oeuvre un plan d'action permettant de transformer la recherche biotechnologique européenne de pointe en progrès économique et de résoudre le "paradoxe européen", qui se caractérise par une recherche de bonne qualité se prolongeant par une piètre exploitation commerciale des résultats. La manifestation s'est aussi intéressée aux répercussions des aspects éthiques et de la perception du public en matière de développement biotechnologique. Dans sa synthèse de l'atelier "Potentiel et recherche" de la conférence, l'un des Directeurs de la DG Recherche, Bruno Hansen, a indiqué que si la recherche de l'UE dans le domaine de la biotechnologie progresse de manière satisfaisante,"il semble que notre efficacité est moindre pour transposer cette recherche dans la pratique". Selon lui, l'UE doit agir vite pour redevenir compétitive avec les Etats-Unis, et doit pour cela améliorer les réseaux et la compatibilité des Etats membres et renforcer son creuset de compétences. Il a aussi plaidé pour une meilleure prise de conscience des questions de commercialisation, pour une prise en compte précoce des questions éthiques et pour des actions de vulgarisation auprès du grand public, nécessaires pour stimuler l'innovation biotechnologique. Christian Siebert, chef adjoint de l'unité "Biotechnologie et compétitivité de l'industrie pharmaceutique" de la DG Entreprises, a également abordé le besoin de maximiser le potentiel économique de la recherche de l'UE en biotechnologie. En faisant le compte rendu de l'atelier "Innovation et compétitivité" de la conférence, il a souligné: "Souvent, l'innovation ne parvient pas jusqu'au marché commercial" et a imputé cet échec aux dichotomies entre les mondes universitaire et industriel, entre les différentes disciplines et entre les programmes de recherche nationaux. Il a insisté sur le besoin pour les Européens de comprendre que "l'innovation n'est pas un élément isolé, mais fait partie d'un tout" et a plaidé pour des actions renforçant les liens entre l'enseignement, la recherche et l'innovation. Pour cela, selon lui, les centres d'excellence proposés dans le contexte du prochain programme-cadre de RDT, le 6ème PCRD, sont essentiels, de même que les initiatives visant à soutenir l'exploitation commerciale des résultats de la recherche telles que les programmes de transfert technologique et les pépinières d'entreprises. Le Commissaire en charge de la Recherche, Philippe Busquin, a aussi abordé le thème de l'innovation, insistant sur le caractère essentiel de la biotechnologie pour la réalisation de l'objectif fixé lors du sommet de Lisbonne en mars 2000 - faire de l'Europe l'économie fondée sur la connaissance la plus compétitive du monde. Il a indiqué que l'UE devait agir vite pour ne pas "rater le coche", en précisant que le projet sur le génome humain pourrait, par exemple, atteindre une "masse critique" dans le champ de la biotechnologie grâce aux grands projets intégrés du futur Espace européen de la recherche (EER). Intervenant à la session de clôture, le Commissaire en charge de l'Agriculture, Franz Fischler, a de son côté estimé qu'une approche "proactive" de la biotechnologie s'impose pour que "l'Europe ne rate pas les possibilités offertes par la biotechnologie". Il a insisté sur le fait que la confiance du consommateur doit se gagner à force d'informations adaptées et de réglementations sur l'emploi des biotechnologies dans le secteur agro-alimentaire. Il a souligné que les agriculteurs doivent toutefois faire preuve d'initiative pour mettre au point une approche des questions biotechnologiques, ou se résoudre à "appliquer des politiques conçues par d'autres". Rapporteuse de l'atelier "Réglementation et gouvernance", Paola Testori Coggi, Directrice au sein de la DG Santé et Protection des consommateurs, a indiqué que si les propositions de la Commission en matière d'étiquetage des aliments GM destinés aux hommes et aux animaux sont essentielles pour maintenir la confiance du public, "les scientifiques chargés de l'évaluation des risques doivent être indépendants et identifiés comme tels". Elle a ajouté que de grands espoirs sont placés dans le rôle que jouera la future Autorité alimentaire européenne pour évaluer la sécurité alimentaire. Mme Coggi a signalé ensuite que certains participants à son atelier se sont inquiétés, car le nouveau système d'étiquetage pourrait réduire le choix du consommateur, étant donné que les détaillants seraient les premiers à retirer les produits étiquetés "Génétiquement modifié" de par leur impact négatif. Dans sa synthèse de l'atelier "Perception publique et implications éthiques", le Secrétaire général adjoint de la Commission Bernhard Zepter a fait remarquer que des délégués ont eux aussi manifesté leur inquiétude à ce sujet, indiquant que l'étiquetage des produits génétiquement modifiés peut mener à leur rejet pur et simple. M.Zepter a également signalé que les avis du public sur l'évolution de la biotechnologie sont partagés et que son usage tend à poser moins de problèmes auprès du public dans le domaine pharmaceutique que dans des domaines "verts" tels que l'agriculture et l'alimentation. Evoquant les discussions menées sur les questions d'éthique en biotechnologie, M.Zepter a indiqué que les progrès biotechnologiques réalisés par exemple dans la recherche sur les cellules souches et le diagnostic de défauts génétiques ne doivent pas empiéter sur la dignité et la liberté humaine. Il a également mentionné un appel lancé par la Commissaire à l'Environnement Margot Wallström pour la reconnaissance des limites de la recherche scientifique dans ce domaine, insistant sur l'importance pour la recherche d'imposer des limites basées sur le bon sens. Le MPE luxembourgeois Robert Goebbels, président du commission temporaire du Parlement européen sur la génétique humaine, s'est également exprimé sur l'éthique en ces termes: "la liberté de la recherche, comme toutes les libertés, n'est pas absolue". Il a cependant ajouté que l'Union européenne a le devoir d'encourager la recherche en biotechnologie et en génétique humaine en raison de l'ampleur des avancées médicales potentielles. Il a ainsi demandé que l'UE accorde un budget spécifique à des recherches sur les cellules souches supervisées par les pouvoirs publics, indiquant que "seule la recherche aboutissant au clonage humain doit être prohibée au niveau de l'UE". M.Goebbels a ensuite indiqué que les questions éthiques relatives à la recherche sur les cellules souches ne peuvent pas être résolues par un code moral universel, quel qu'il soit. "La moralité naturelle n'existe pas", a-t-il dit. "Parfois, la nature est généreuse, parfois elle est cruelle. L'homme doit agir sur la base de la liberté". Le Commissaire Philippe Busquin a, lui, averti que la collaboration internationale, que l'on retrouve notamment dans l'Espace européen de la recherche proposé, est un élément crucial de la prise en compte des questions éthiques en matière de recherche biotechnologique. Pour lui, les Etats ne peuvent pas trancher ces questions isolément, car elles dépassent les frontières, et la "dimension européenne" de la science est aujourd'hui "plus importante que jamais" pour clarifier le débat. La session de clôture a été également l'occasion d'une discussion sur ce que le président de la session, Lord Selborne de la Chambre des Lords du Royaume-Uni, a appelé la "démocratisation du savoir", indiquant que "l'impact de la biotechnologie sera mondial" et que les politiques sont responsables de leurs choix non seulement vis-à-vis de l'UE et de ses Etats membres, mais aussi de "l'ensemble de l'humanité". Cette conférence d'importance faisait partie d'une vaste consultation publique lancée par la Commission européenne pour préparer un document d'orientation sur la biotechnologie et les sciences du vivant couvrant la prochaine décennie et au-delà, qui devrait être présenté d'ici la fin de l'année.

Articles connexes

Mon livret 0 0