Une étude sur l'évolution du concept de travail
Le projet PRODUCTION OF WORK (The production of work. Welfare, labour-market and the disputed boundaries of labour (1880-1938)) a étudié en Allemagne et en Autriche les pratiques générant un consensus et des conflits relatifs au travail. Les chercheurs ont étudié les diverses pratiques impliquées ainsi que leurs relations, en tenant compte de celles qui semblaient sans pouvoir ou dominées. Il s'agissait de diverses formes de politiques d'administration et d'État, de représentations collectives, et de représentations universitaires et individuelles, dans divers documents autobiographiques. Une partie des travaux a concerné l'administration et l'intermédiation du marché du travail, et les diverses façons dont les gens les utilisent. Les chercheurs ont aussi étudié les relations entre les pratiques d'administration et les représentations universitaires du marché du travail et de la population active. Le projet s'est intéressé à divers types d'activités, allant de l'emploi professionnel à des formes plus traditionnelles de subsistance, et incluant l'auto-emploi et le travail illégal ou très contesté. Ces pratiques ont été systématiquement disséquées et comparées avec des techniques d'analyse géométrique des données. Les chercheurs ont utilisé des sources variées, où se rencontrent des concepts comme le travail, la vocation, l'emploi, le gain, la subsistance, le pain quotidien et «joindre les deux bouts». Les nombreuses variations dans le langage ne sont pas totalement arbitraires, car les différentes façons de subsister ne peuvent pas entrer dans une seule et même notion de travail. Les résultats du projet ont montré que l'emploi professionnel était la référence la plus importante et la plus courante. Il requiert ou promet l'aptitude et l'affinité, la formation, une carrière, la sécurité sociale, la joie et le contentement, et une certaine position dans la société. Il reste néanmoins un extraordinaire point de référence. Les travaux du projet ont montré le désaveu de la notion de travail marginal ou non. La lutte contre les emplois illégaux n'est pas un anachronisme, mais plutôt l'autre face de la pièce dans le nouvel ordre du bien-être, mettant en relation de nouveaux droits sociaux avec de nouvelles formes d'emploi. Les analyses ont montré que des catégories comme le chômage ou le marché du travail sont devenues pratiques, pour des raisons administratives ou de recherche, mais aussi dans les méthodes utilisées par les gens pour organiser leurs moyens de subsistance. Les chercheurs ont décrit les diverses façons dont les gens peuvent faire référence au travail, aux droits sociaux et à l'État, à savoir accepter, obéir, insister, douter ou éviter. Les résultats du projet montrent qu'il ne faut pas supposer que le concept du travail est devenu plus restreint durant le XXe siècle. Il est plus clairement défini et réglementé, mais sa définition recouvre une plus large gamme d'activités. Ces activités ont été comparées, modifiées et opposées au travail normalisé, ou restent tout simplement ambivalentes. Le projet a aussi amélioré la compréhension de ce processus, et déterminant de nouvelles différences et hiérarchies.
Mots‑clés
Travail, marché du travail, PRODUCTION OF WORK, bien-être, emploi, subsistance