Les professionnels et les associations de consommateurs divergent sur les propositions d'étiquetage des OGM
Selon des représentants des industries alimentaire et biotechnologique s'exprimant lors d'une audition publique tenue au Parlement européen le 25 avril, les nouvelles propositions d'étiquetage et de traçabilité des organismes génétiquement modifiés (OGM) seront d'application coûteuse et difficile. La Confédération des industries agro-alimentaires de l'UE (CIAA) a indiqué aux députés européens que les propositions effectuées par la Commission européenne en juillet 2001 pourraient amener le consommateur à confondre les produits dérivés d'OGM mais n'en contenant pas, les produits génétiquement modifiés et les produits traditionnels non modifiés génétiquement. Par ailleurs, le seuil de un pour cent retenu pour l'étiquetage signifie que certaines productions contenant des éléments génétiquement modifiés pourront ne pas être étiquetées comme telles, ajoute la CIAA, ce qui est susceptible de tromper les consommateurs. L'organisation professionnelle de l'industrie de la biotechnologie Europabio partage les préoccupations de la CIAA, et estime que la nouvelle réglementation pourrait ouvrir la voie à des fraudes dans la mesure où l'étiquetage est obligatoire même lorsque la présence de contenu génétiquement modifié dans un produit, comme par exemple dans un dérivé génétiquement modifié, ne peut être testée. Le BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs), de son côté, soutient les propositions de la Commission et estime que les consommateurs ont le droit de disposer d'un étiquetage alimentaire indépendant de son statut du point de vue des OGM. Beate Kettlitz, conseillère alimentaire du BEUC, a indiqué à CORDIS Nouvelles que les représentants des consommateurs et des professionnels étaient divisés sur la question de l'étiquetage. Elle a dit que si les associations de consommateurs plaident pour des informations sur l'origine d'un produit même si les tests sont impossibles, les confédérations professionnelles maintiennent qu'un étiquetage honnête est impossible sans tests. Si le seuil de un pour cent retenu par la Commission pour l'étiquetage d'un contenu OGM ne peut fournir au consommateur des garanties à 100 pour cent, une approche pragmatique est nécessaire, estime Mme Kettlitz. Le BEUC se prononcerait cependant en faveur de tout amendement proposé par le Parlement dans le sens d'un abaissement de ce seuil. Mme Kettlitz a ajouté que l'audition, tenue la veille de la date limite pour proposer des amendements, était "tardive, mais pas hors délai", et avait constitué un forum utile pour les échanges d'idées. Les propositions, contenues dans deux rapports établis par la députée autrichienne Karin Scheele et le député grec Antonios Trakatellis, seront soumises le 4 juin au vote de la commission parlementaire de l'environnement, de la santé publique et de la politique des consommateurs, avant de passer en session plénière courant juillet.