Philippe Busquin annonce une communication sur les dépenses de R&D du secteur privé
Philippe Busquin, Commissaire à la Recherche, a annoncé qu'il allait présenter une communication pour encourager les investissements des entreprises dans la recherche et le développement (R&D). S'exprimant le 7 juin au Sommet européen de l'entreprises à Bruxelles, il a indiqué que la création d'un Espace européen de la recherche et de l'innovation contribuerait à atteindre l'objectif fixé au sommet de Lisbonne de mars 2000: faire de l'Europe, d'ici 2010, l'économie fondée sur la connaissance la plus compétitive du monde. Mais il a averti qu'aujourd'hui, les investissements européens privés dans la recherche ne représentent que 55 pour cent de l'investissement total de l'UE. Pour lui, l'Europe doit davantage inciter les entreprises à investir dans la R&D car "aucune économie élargie ne sera viable sans des efforts communautaires importants dans le domaine de la recherche". M. Busquin a indiqué qu'il comptait présenter dans les prochaines semaines une communication sur la manière de contribuer à atteindre l'objectif fixé lors du Conseil européen de Barcelone, à savoir faire passer les dépenses de R&D à 3 pour cent du PIB (produit intérieur brut) de l'UE d'ici 2010. Il a aussi annoncé son intention d'ouvrir sur la question un débat public impliquant le secteur industriel, la communauté scientifique, le monde financier, les Etats membres et le Parlement européen. Il a déclaré que des efforts étaient nécessaires pour stimuler le niveau actuel de dépenses en R&D de l'Europe - 1,9 pour cent du PIB contre 2,6 pour cent aux Etats-Unis et 2,9 pour cent au Japon. Il a attribué l'écart entre l'UE et les Etats-Unis à différents facteurs, et notamment au nombre inférieur de PME de haute technologie dans l'UE et à la tendance qu'ont les grandes entreprises américaines des secteurs faisant beaucoup de recherche, comme par exemple l'industrie pharmaceutique, à mener leurs recherches en dehors de l'Union européenne. M. Busquin a indiqué que cette communication et ce débat public seraient l'occasion de concevoir des conditions plus attrayantes pour la recherche financée par les entreprises et constitueraient un atout pour améliorer les mécanismes déjà en place. "L'atteinte de l'objectif de 3 pour cent sera un effort conjoint de toutes les parties concernées, a-t-il dit. Nous devons travailler avec les entreprises et les autres intervenants pour faire de l'objectif de Lisbonne une réalité".