Le groupe de haut niveau sur l'hydrogène sera bien plus qu'un groupe de discussion, selon l'un de ses membres
Le nouveau groupe de haut niveau sur l'hydrogène et les piles à combustible, lancé le 10 octobre, "ne sera pas simplement un groupe de discussion", a indiqué M. I. Stephenson, l'un des membres du groupe, à CORDIS Nouvelles. Le groupe de haut niveau a été lancé à Bruxelles par Loyola de Palacio, Vice-Présidente de la Commission européenne et Commissaire en charge de l'Energie et des Transports et Philippe Busquin, Commissaire européen en charge de la Recherche. Ce groupe, constitué de représentants d'entreprises, du monde de la recherche et des gouvernements nationaux, est chargé d'évaluer les avantages potentiels liés à l'utilisation de l'hydrogène et des piles à combustible dans les transports, la production d'énergie et d'autres secteurs dans l'UE et de préparer le terrain pour une action communautaire plus ciblée dans ce domaine. M. Stephenson considère le groupe comme une "initiative opportune" qui se situe "au-delà des divisions nationales". Il s'est également déclaré optimiste quant au rôle influent du groupe en affirmant que les politiques semblent afficher une réelle volonté de mettre en place une politique de l'énergie pour l'avenir. "Je pense qu'ils vont nous prendre au sérieux et que nous ne serons donc pas qu'un simple groupe de discussion," précise M. Stephenson. Le Commissaire Busquin a confirmé ces affirmations en promettant au groupe: "Vos conseils seront sans aucun doute pris en compte dans les programmes-cadres et d'autres initiatives politiques. Nous avons des exigences et vous avez des défis à relever: ce groupe de haut niveau va devoir dresser un tableau des mesures nécessaires pour développer et exploiter ces technologies prometteuses." Mme de Palacio a elle aussi accordé son soutien au groupe en précisant qu'elle attacherait une grande importance aux conclusions de ce groupe et que celles-ci serviraient de base à la future politique." M. Busquin a confié à CORDIS Nouvelles que le but ultime poursuivi dans le cadre de ce type d'initiatives est pour lui "toujours le même: améliorer l'organisation de la R&D en Europe." Le groupe doit se pencher sur plusieurs questions, selon M. Busquin: quels sont les obstacles à la création d'une situation procurant un bénéfice mutuel pour le milieu industriel et les citoyens d'Europe dans le cadre du passage à l'énergie durable? Quelles sont les technologies requises et combien de temps faudra-t-il pour les développer? Comment créer le cadre idéal pour leur commercialisation? Où utiliser au mieux les ressources communautaires? Comment utiliser au mieux le potentiel d'innovation offert par les petites et moyennes entreprises? "Nous espérons que le tableau que nous vous demandons de dresser pourra servir de document de référence pour la communication avec les politiques de tous niveaux, les industriels et les chercheurs. Nous avons besoin d'efforts de RDT [recherche et développement technologique] structurés, d'objectifs clairs et ciblés et d'une volonté politique si nous voulons que l'Europe ouvre la voie vers l'énergie durable." La demande mondiale en électricité devrait doubler d'ici 2015. Le risque de fluctuation du prix du pétrole brut est une autre raison qui justifie que l'on concentre les efforts sur le développement des énergies alternatives. "On ne devrait pas considérer la menace de volatilité comme quelque chose d'inévitable", a affirmé Mme de Palacio. Le financement public européen de la recherche sur les piles à combustible se situe, au total, entre environ 50 à 60 millions d'euros par an, chiffre qui ne représente qu'un tiers de celui des Etats-Unis et un quart de celui du Japon. "Aux Etats-Unis et au Japon, nous assistons à une nette évolution vers les programmes et les alliances stratégiques concernant l'hydrogène et les piles à combustible. Le but est de promouvoir l'hydrogène sur le marché et d'encourager sa commercialisation. Je pense que c'est à ce niveau que nous devrions concentrer nos efforts d'innovation", a indiqué Mme de Palacio.