Les troubles mitochondriaux sous le microscope
La phosphorylation oxydative (OxPhos) extrait de l'énergie à partir des nutriments pour créer une force proton motrice (ΔP) qui régit la production d'adénosine triphosphate (ATP), un des magasins énergétiques de la cellule. Un des troubles mitochondriaux, la neuropathie optique héréditaire de Leber (LHON), est la cause la plus courante de cécité chez les jeunes hommes. Une carence en ATP conduit à un dysfonctionnement cellulaire et, à terme, à la mort cellulaire et dans le cas de LHON, ce phénomène se produit au niveau des cellules ganglionnaires de la rétine. Situées dans la couche intérieure de la rétine, les cellules ganglionnaires de la rétine possèdent des axones qui forment le nerf optique. Financé par l'UE, le projet CELLSPEX (Multiwavelength cell spectroscopy to define the pathophysiology of mitochondrial disorders in living cells) s'est intéressé aux mutations responsables de la LHON. Dans une recherche antérieure, les scientifiques avaient mis au point une instrumentation optique visant à définir le statut bioénergétique des mitochondries dans les cellules vivantes avec un niveau élevé de précision, dans des conditions étroitement définies. CELLSPEX s'est penché sur les mitochondries possédant un ADN mitochondrial de type sauvage (wt mtDNA) et des haplo-groupes dans la mutation LHON la plus courante. Les données ont été collectées sur tous les facteurs contribuant à ΔP dont le potentiel de la membrane et le gradient de pH à l'aide de leur instrumentation optique. Sans ce nouvel équipement, il n'aurait jamais été possible d'observer les composants de ΔP individuellement. Les résultats de la recherche ont indiqué que l'incapacité à maintenir le potentiel de la membrane ou le gradient de pH dans certaines conditions développementales ou environnementales sensibilise les cellules ganglionnaires de la rétine à l'apoptose. Bien que ces données soient fondées sur certaines lignées cellulaires, elles formeront la base d'une recherche continue sur les liens entre la mutation et le degré auquel les individus porteurs de ces mutations présentent le phénotype de la LHON.
Mots‑clés
Troubles mitochondriaux, diagnostic de maladie, phosphorylation oxydative, neuropathie optique héréditaire de Leber, CELLSPEX