L'UE doit poursuivre sa coopération scientifique avec la région de la mer Noire à travers le 6ème PCRD, d'après l'ICBSS
L'UE doit approfondir davantage ses relations avec la région de la mer Noire à travers le Sixième programme-cadre (6ème PCRD), a déclaré le 19 février M. Yannis Papanicolaou, Directeur général du Centre international d'études de la mer Noire (ICBSS). A l'occasion d'une conférence de promotion du 6ème PCRD dans les pays des Balkans et de la mer Noire, à Thessalonique, M. Papanicolaou a présenté les travaux de l'ICBSS et souligné son rôle essentiel dans l'harmonisation du potentiel scientifique des pays bordant la mer Noire afin d'établir des partenariats avec l'Europe et d'autres régions. "L'ICBSS considère comme une mission fondamentale de contribuer à l'amélioration et à la meilleure utilisation du potentiel de recherche de la CEMN (Coopération économique de la mer Noire), ainsi que des connaissances socio-économiques de la région de la mer Noire, à travers la promotion de la collaboration avec les centres de recherche les plus renommés des pays de l'UE. Sa réalisation permettrait de rehausser les capacités européennes globales de R&D [recherche et développement] en mettant à profit les ressources technologiques de la CEMN dans l'intérêt de la CEMN elle-même et des Etats européens", a affirmé M. Papanicolaou. La CEMN a été fondée en 1992 par les gouvernements de onze pays: Albanie, Arménie, Azerbaïdjan, Bulgarie, Géorgie, Grèce, Moldavie, Roumanie, Russie, Turquie et Ukraine. Ces pays connaissaient le même niveau de développement économique et ont décidé en conséquence d'unir leurs forces pour relever le défi de la transition économique et de l'intégration dans les structures économiques et de sécurité européennes. M. Papanicolaou a remarqué que l'ICBSS a d'ores et déjà accompli un travail considérable dans l'établissement de partenariats substantiels et d'une coopération avec d'importants centres de recherche et groupes de réflexion en Europe, tels que le Centre d'étude de la politique européenne (CEPE), à Bruxelles. Aux yeux de M. Papanicolaou, le prochain élargissement de l'Europe pourrait toutefois entraîner une marginalisation des pays de la mer Noire. C'est la raison pour laquelle l'UE doit intégrer la dimension de la CEMN dans ses projets de recherche, a-t-il soutenu. Un autre problème auquel la région est confrontée tient à ce que, malgré la présence de scientifiques extrêmement talentueux, qui développent des idées très intéressantes, elle ne possède ni les ressources requises pour concrétiser leurs idées jusqu'au stade de la commercialisation, ni le savoir-faire pour les distribuer auprès d'utilisateurs finals potentiels, a noté M. Papanicolaou. Le 6ème PCRD offre d'après le Directeur général une opportunité unique de s'attaquer aux problèmes de ressources et de transfert de l'innovation, ainsi que d'endiguer la fuite des cerveaux, tout en évitant la marginalisation des scientifiques de la région. "Nous rêvons d'une Europe qui s'étende jusqu'à l'Oural. Il nous faut simplement la volonté politique." Une expression de cet engagement politique s'est manifestée dans une déclaration de Dimitris Deniozos, Secrétaire général grec en charge de la Recherche et du Développement. "La sauvegarde de la paix et de la prospérité dans la région des Balkans et de la mer Noire est un objectif primordial, et la coopération dans la recherche est un jalon significatif dans cette direction." "La Grèce ressent le besoin et le devoir de jouer un rôle actif pour l'intégration du potentiel de recherche de ces pays dans l'EER [Espace européen de la Recherche] et pour la promotion de l'intégration européenne au sein de la région", a ajouté M. Deniozos. En conclusion à la conférence, la Présidence grecque et la Commission européenne ont pris l'engagement de continuer à encourager la coopération internationale dans le cadre de la politique communautaire de la recherche.
Pays
Grèce