La Commission appelle à une action décisive dans le domaine des sciences du vivant et de la biotechnologie
Une action urgence s'impose si l'on veut inverser la tendance baissière des investissements dans le secteur de la biotechnologie et des sciences du vivant en Europe. Telle est la conclusion centrale du premier rapport d'avancement de la Commission européenne sur le Plan d'action pour les sciences du vivant en Europe, publié le 5 mars. Le rapport, qui évalue les progrès réalisés dans des domaines tels que la recherche, l'innovation et la propriété intellectuelle, comporte une mise en garde: l'existence de politiques nationales divergentes dans ces domaines pourrait empêcher la réalisation des objectifs de Lisbonne en matière de compétitivité. Le Commissaire en charge des Entreprises et de la Société de l'information, Erkki Liikanen, a déclaré: "Pratiquement toute l'industrie européenne de la biotechnologie est confrontée à des difficultés dues à l'effondrement de la confiance des investisseurs dans les industries basées sur les connaissances. [...] Une action concertée, impliquant les pouvoirs publics et le secteur privé, est indispensable pour améliorer la situation en matière d'investissements dans le secteur de la biotechnologie en Europe." Le Plan d'action en 30 points a été adopté en janvier 2002 en tant que contribution à une stratégie plus vaste de la Commission intitulée "Sciences du vivant et biotechnologie - Une stratégie pour l'Europe". Selon le rapport, si des avancées ont été réalisées dans divers domaines, d'autres souffrent de sérieux retards. "Une action décisive et un engagement concret s'imposent de toute urgence", peut-on y lire. Abordant le thème de la recherche, la Commission salue, dans ce rapport, l'adoption dans les délais prévus du Sixième programme-cadre (6ème PCRD) ainsi que les 2,225 milliards d'euros affectés aux projets relatifs aux sciences du vivant, à la génomique et à la biotechnologie. Elle souligne, toutefois, que les investissements privés dans ce domaine, qui totalisaient à eux seuls 7,5 milliards d'euros l'année dernière, ont un impact nettement plus important sur les dépenses totales de la recherche. Dès lors, si la tendance baissière du financement privé se maintient, la recherche dans ce domaine en souffrira inévitablement. Selon le rapport, une meilleure protection des droits de la propriété intellectuelle permettrait de contrer la tendance négative des investissements privés. Afin de favoriser la compétitivité et l'innovation, la Commission demande aux Etats membres de transposer sans délai la directive sur les inventions biotechnologiques dans leur législation nationale et d'adopter rapidement la proposition de brevet communautaire. Selon le document, les nouveaux cadres réglementaires pour la traçabilité et l'étiquetage des organismes génétiquement modifiés (OGM) et des aliments et aliments pour animaux GM tiendront compte des inquiétudes du grand public et devraient favoriser l'acceptation, par les consommateurs, de l'utilisation des OGM. En conséquence, des mesures doivent être prises pour stopper le déclin de la recherche en champ dans le domaine des OGM. Comme l'explique Philippe Busquin, Commissaire en charge de la Recherche: "Entre 1998 et 2001, le nombre de notifications pour les essais d'OGM en champ dans l'UE ont chuté de 76 pour cent. Maintenant que les inquiétudes légitimes en termes de consommation et d'environnement ont été prises en compte par une législation communautaire stricte, il est temps d'inverser cette tendance à la baisse. Si nous ne réagissons pas, nous deviendrons - dans les dix ans à venir - dépendants de la technologie développée ailleurs dans le monde".