Des composés naturels pour lutter contre les troubles neurodégénératifs
La maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson sont provoquées par une inflammation des cellules du système nerveux qui débouche in fine sur la perte des fonctions synaptiques et des capacités de communication intercellulaires. Les traitements par injection de protéines neurotrophiques, comme le facteur de croissance du tissu neuronal (NGF), qui favorisent la croissance de nouvelles cellules neuronales, sont handicapés par le mauvais transport de ces facteurs vers le cerveau à cause de la barrière hématoencéphalique. Des analogues hydrophiles des facteurs protéiques neurotrophiques capables de traverser la barrière hématoencéphalique, pourraient par conséquent offrir une solution. Pour résoudre cette question, les chercheurs du projet SYNEUROUT (Total synthesis of (2R)-hydroxy-norneomajucin and biological evaluation of neurite outgrowth), financé par l'UE, ont proposé d'exploiter des molécules extraites de produits naturels. Leurs travaux se sont plus particulièrement focalisés sur un produit naturel, la (2R) - hydroxy-nornéomajucine, isolée à partir de la plante Illicium jiadifengpi qui montre une excellente activité neurotrophique mesurée par la croissance des neurites. Le rendement extrêmement faible de son extraction à partir de la plante a par contre largement freiné une utilisation pharmacologique. Pour franchir cet obstacle, les chercheurs du projet se sont tournés vers la chimie organique de synthèse et optimisé les 12 premières étapes de la synthèse complète avec un excellent rendement global. Une grande partie des travaux a par ailleurs été consacrée à la mise en place d'essais sur les cellules neuronales qui permettent d'évaluer les capacités neurotrophiques des différents composés chimiques, tant des composés standards que des molécules inconnues. Globalement, les activités de cette étude soulignent l'importance des produits naturels dans la découverte de nouveaux médicaments tout en créant les conditions idéales pour des recherches futures dans ce domaine. Les chercheurs projettent ensuite de réaliser des études de relation structure -activité afin d'améliorer l'activité du composé naturel et identifier ses cibles moléculaires dans l'organisme. Ces recherches permettraient ainsi de comprendre les mécanismes sous-jacents de l'effet neuroprotecteur de la molécule et d'identifier d'autres composés potentiels agissant sur les mêmes cibles thérapeutiques.
Mots‑clés
Composés naturels, neurodégénératif, SYNEUROUT, (2R)-hydroxy-nornéomajucine, bourgeonnement de neurites