Les députés européens appellent les ministres en charge de l'espace à oublier leur fierté nationale et à lancer Galileo
Les membres de l'intergroupe du Parlement européen sur le ciel et l'espace ont approuvé une résolution dans laquelle ils appellent les gouvernements des Etats membres à mettre de côté leur orgueil national et à s'accorder sur le financement du système européen de navigation par satellite Galileo. Cet appel précède une réunion ministérielle de l'Agence spatiale européenne (ESA), prévue le 27 mai, durant laquelle les ministres européens en charge de l'espace tenteront de sortir de l'impasse en ce qui concerne les contributions financières au programme. L'Espagne a déjà manifesté par le passé son souhait d'apporter une quote-part supérieure aux neuf pour-cent du coût total de Galileo qui lui ont été affectés à ce jour. Si les ministres ne trouvent pas d'accord, la Commission est invitée dans la résolution à constituer une entreprise commune pour lancer le programme, au besoin, sans le concours des Etats membres. Les parlementaires soulignent également dans leur résolution la crise que doit actuellement affronter l'industrie spatiale européenne tout entière, et exhortent les Etats membres et les membres de l'ESA à prendre des mesures d'urgence afin d'élaborer des solutions dans l'intérêt du secteur. Une priorité consiste à leurs yeux à surmonter les problèmes techniques qui sont à l'origine du maintien au sol du lanceur perfectionné Ariane 5 depuis l'échec de son vol inaugural, en décembre 2002. "Cette résolution, adoptée avec l'appui presque unanime du Parlement, lance un signal politique fort. C'est un message de soutien à l'industrie spatiale dans une période particulièrement difficile. Nous demandons par ailleurs à la Commission et à l'ESA de contraindre les autorités nationales à assumer leurs responsabilités à court et à moyen terme", a déclaré le député Gilles Savary, Président de l'intergroupe sur le ciel et l'espace. Enfin, l'intergroupe s'est réjoui que les ambitions de l'UE en matière spatiale soient incluses à l'article 3 de la Convention sur l'avenir de l'Europe, et a exprimé son espoir que la politique spatiale européenne figure sur la liste des "compétences partagées" par l'Union et les Etats membres.