Un projet européen donne une bouffée d'air frais aux personnes vivant à proximité de sites de stockage d'eaux usées
Un système permettant de réduire de 95 pour cent les mauvaises odeurs émanant des déchets liquides a été conçu dans le cadre d'un projet bénéficiant d'un financement communautaire auquel ont participé des PME et des instituts de recherche de toute l'Europe. Des milliers de réservoirs et bassins de stockage ouverts présents sur divers sites industriels génèrent des émissions de méthane, d'oxyde nitreux et de métabolites volatils odorants qui diminuent la qualité de l'air dans les zones résidentielles. Bon nombre de sociétés stockant les eaux usées dans des bassins et des réservoirs non aérés sont des PME qui n'ont pas la possibilité d'investir dans des installations modernes de traitement des eaux usées. L'équipe en charge du projet EMRED a utilisé des plantes aquatiques et des matériaux de filtrage pour recouvrir les réservoirs et bassins ouverts. Les premiers tests ont démontré l'efficacité de ces plantes et absorbants qui ont permis de réduire les émissions de 95 pour cent. Des essais supplémentaires effectués actuellement en Allemagne, au Danemark, en Espagne et au Portugal vont permettre de définir comment disposer au mieux ces matériaux flottants afin qu'ils ne soient pas déplacés sous l'effet des vents ou des courants. Ces recherches innovantes permettent d'instaurer un lien entre la nature et la technologie, selon Werner Mlodzianowski, directeur de ttz Bremerhaven, l'un des partenaires du projet. "Nous travaillons également sur les besoins concrets du marché afin que les résultats obtenus puissent être utilisés dans la pratique. C'est le seul moyen d'obtenir une coopération réussie entre le monde de la science et celui des entreprises,", a-t-il ajouté. Le projet rassemble des partenaires venus d'horizons divers: le centre de transfert technologique ttz Bremerhaven et Eismann & Stoebe, fabricant de filtres et partenaire principal, un producteur de viande, une laiterie, une fabrique de fécule de pomme de terre et une fabrique de pâte. Cette diversité illustre l'ampleur du problème des émissions odorantes. Le financement du projet, qui devrait arriver à échéance en octobre 2004, est assuré au titre de la section "Environnement, énergie et développement durable" du Cinquième programme-cadre.