Les Nations unies pressent l'UE de mener une action décisive dans la lutte contre le SIDA
Lors d'une conférence intitulée "Breaking the barriers: the fight against HIV/AIDS in Europe and Central Asia" et organisée à Dublin, en Irlande, le 23 février dernier, les agences onusiennes de premier plan, le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme et la Banque mondiale ont appelé les ministres européens à mener d'urgence une action décisive pour prévenir la propagation du SIDA en Europe. Comme l'a dit le Dr Peter Piot, directeur exécutif de l'ONUSIDA, "l'Europe et l'Asie centrale sont au cour d'une épidémie de VIH qui progresse plus rapidement que partout ailleurs dans le monde. Il n'y a pas de temps à perdre: les ministres européens doivent d'urgence renforcer et adapter leurs programmes de prévention et de traitement. L'Union européenne formera le bloc commercial le plus important de la planète regroupant plus de 500 millions de personnes; il est donc dans son intérêt d'éviter que l'épidémie ne vienne affaiblir le développement socio-économique de l'Europe". Également présent à la conférence, le commissaire européen en charge de la santé et de la protection des consommateurs, a déclaré: "L'Union européenne a beaucoup investi dans la recherche sur le SIDA et continuera à le faire. À l'heure actuelle, l'UE a octroyé 400 millions d'euros à la recherche et au développement pour la période 2003-2006. La moitié de ces fonds seront attribués au nouveau Partenariat des pays européens et en développement sur les essais cliniques." À plus grande échelle, "l'UE, en sa qualité de donateur international de premier plan, dégagera, au travers de toute une série de mécanismes, 1,2 milliard d'euros de 2003 à 2006 dans le cadre de la lutte mondiale contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose", a affirmé M. Byrne. "Cela représente un quadruplement du financement communautaire. L'UE a également pris les devants, faisant en sorte que les médicaments vitaux soient vendus à un prix plus abordable par l'entremise de son soutien à l'initiative "3 millions d'ici 2005" de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)." S'exprimant également à l'occasion de la conférence, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Brian Cowen, a insisté sur le fait que la lutte contre le SIDA dépassait les capacités des gouvernements nationaux et a appelé l'UE et les États-Unis à unir leurs forces dans la recherche pour la mise au point d'un vaccin contre le SIDA et à assurer une gouvernance mondiale dans la lutte contre la maladie. M. Cowen a également souligné que la Déclaration de Dublin sur le partenariat en matière de lutte contre le SIDA en Europe et en Asie centrale devait être suivie d'une action concrète, non seulement à l'échelle européenne, mais également dans les pays orientaux voisins de l'Union. Pour sa part, Shigeo Katsu, vice-président régional de la Banque mondiale chargé de l'Europe et de l'Asie centrale, a déclaré : "Pour que les programmes de prévention et de soins concernant le SIDA soient efficaces, il faudra que les montants provenant de l'ensemble des sources passent à quelque 1,5 milliard de dollars (1,18 milliard d'euros) d'ici 2007. Mais l'argent ne résout pas tous les problèmes. Il faut absolument améliorer la base d'information des programmes, afin de subventionner des solutions qui ont fait leurs preuves contre le SIDA et de surmonter les obstacles politiques et sociaux auxquels se heurtent les mesures efficaces dans l'ensemble de la région." Plus de 1,5 million de personnes vivent avec le virus du SIDA en Europe orientale et en Asie centrale, une augmentation sensible par rapport aux 30 000 personnes atteintes 1995. En Europe occidentale, bon nombre de gouvernements ne font plus autant de prévention que pendant les années 1990. Rien qu'en 2003, 30 à 40 000 personnes ont été infectées par le SIDA et le nombre de personnes vivant avec le virus se situe désormais entre 520 000 et 680 000.
Pays
Irlande