En Grande-Bretagne, la Royal Society intervient dans le débat sur le soutien de l'UE à la recherche fondamentale
Le 25 mars dernier en Grande-Bretagne, la Royal Society s'est jointe au débat sur la situation de la recherche fondamentale en Europe en publiant un rapport appelant à la création de nouveaux centres d'excellence en matière de recherche dans l'Union. Ce rapport constitue la réponse de la société britannique au rapport Mayor, publié en décembre 2003, qui englobe les recommandations finales du Groupe d'experts sur le Conseil européen de la recherche (ERCEG). Le ERCEG a conclu qu'il convenait de constituer un fonds pour la recherche fondamentale de près de deux milliards d'euros par an et de mettre sur pied un CER, qui serait chargé de gérer ce fonds. Dans son rapport, la Royal Society déclare : " [.] L'aspiration de l'Europe a devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique requiert la mise sur pied et la gestion en Europe d'un plus grand nombre de centres d'excellence en matière de recherche - concurrentiels à l'échelle mondiale - que ceux qui sont gérés actuellement par les bailleurs de fonds nationaux ". " À ce titre, un financement central de l'UE pourrait jouer un rôle potentiellement légitime, qui pourrait être admis sur la base du principe de subsidiarité ", a poursuivi le rapport, qui a approuvé tacitement les conclusions du rapport Mayor. En effet, le rapport qualifie ensuite les propositions du ERCEG de " bien plus ciblées " que d'autres contributions précédentes au débat et soutient bon nombre des recommandations clés du groupe. Sir John Enderby, vice-président de la Royal Society, a déclaré : " Nous sommes globalement favorables à l'idée de créer un Conseil européen de la recherche, mais pour avoir des effets bénéfiques, ce conseil doit hisser l'excellence au rang de critère clé d'évaluation des propositions ". Le rapport poursuit en approuvant l'avis du Groupe d'experts selon lequel le CER devrait répartir les fonds en toute indépendance vis-à-vis de la Commission et l'augmentation des aides européennes en faveur de la recherche fondamentale ne peut avoir un impact négatif sur les budgets nationaux dans ce domaine. En réalité, le financement à long terme par le CER des bourses d'au moins cinq ans accordées au chercheurs postdoctorants en Europe représente l'une des seules recommandations soumises par la Royal Society à ne pas paraître dans le rapport Mayor. Cette initiative viendrait compléter les bourses Marie Curie soutenues actuellement au titre des programmes-cadres de recherche, selon la Royal Society. En conclusion, la Royal Society relève d'autres questions qui, selon elle, devront être abordées à l'avenir. Il s'agira notamment de débattre du financement des dépenses de la recherche, en vue de clarifier les relations qu'entretiennent les bailleurs de fonds nationaux avec les organismes de recherche paneuropéens actuels (comme l'ESA, le CERN et l'EMBO), et de décider de la manière d'envisager les droits de propriété intellectuelle découlant des financements du CER.
Pays
Royaume-Uni