Un eurodéputé déclare qu'il convient de profiter de la nouvelle humeur qui règne en Europe
Lors d'une conférence de presse qui sest tenue durant la dernière journée du Congrès européen des Sciences, l'eurodéputé allemand Rolf Linkohr a souligné la nécessité pour toutes les parties intéressées de profiter au maximum de la nouvelle humeur qui règne en Europe à légard des sciences. "Les sciences n'ont jamais joui d'une telle visibilité", a-t-il déclaré. "Pour la première fois, elles occupent la une des journaux." C'est le cas non seulement en France mais aussi en Allemagne et en Espagne où les gouvernements ont récemment promis d'augmenter le budget de la recherche-développement (R-D). "Le fait que les États membres éprouvent des difficultés à augmenter leurs dépenses en R-D et en éprouvent une certaine culpabilité est une bonne chose", a-t-il ajouté. "Chaque étape nous rapproche des trois pour cent [objectif de Barcelone]." Le Dr Linkohr a exprimé à quel point il avait apprécié que trois ministres des Sciences aient assisté à la manifestation, à savoir Noel Dempsey de la République d'Irlande, le Professeur Michal Kleiber de la République de Pologne et M. Mauri Pekkarinen de la République de Finlande. Il a également félicité M. Romano Prodi, Président de la Commission européenne, pour sa présence. Il sest en revanche dit déçu de constater que, bien quinvités, les ministres des Finances des États membres aient décidé de ne pas venir, et regretté l'absence du commissaire européen au Budget, Michaele Schreyer. "Je voudrais leur laisser le bénéfice du doute et croire qu'ils n'en ont pas trouvé le temps", a-t-il déclaré. "Pourtant, M. Prodi a trouvé le temps nécessaire." Dans un registre plus positif, le Dr. Linkohr a fait observer que le Congrès avait été organisé dans le but de trouver de nouveaux alliés dans la poursuite de l'objectif de Barcelone de porter les investissements européens dans la recherche à trois pour cent du PIB d'ici à 2010, et indiqué que la majorité des parties intéressées avaient répondu à l'appel. Évoquant le thème des nouveaux États adhérents, M. Kleiber a reconnu qu'ils avaient leurs faiblesses et devaient renforcer leur cadre juridique et réglementaire, augmenter la flexibilité du marché de l'emploi, renforcer le capital humain et stimuler l'essor des technologies de l'information dans le secteur privé. "Quoi qu'il en soit, à long terme, nous serons en mesure d'apporter une contribution importante à l'espace de recherche européen (ERE) grâce à notre main-d'ouvre qualifiée et moins coûteuse. Ces deux aspects rendent à eux seuls l'élargissement plus prometteur", a souligné le ministre. S'exprimant au nom des petites et moyennes entreprises (PME), Andrea Barbagelata a expliqué que la participation au programme-cadre devenait de plus en plus difficile pour les PME, dans la mesure où elles éprouvaient des difficultés à comprendre les nouveaux instruments du 6e programme-cadre (6e PC), notamment en relation avec les projets intégrés et les réseaux d'excellence. Il a ajouté que même le système CRAFT de recherche coopérative, qui était à l'origine un instrument efficace de financement de la recherche des PME, était récemment devenu inefficace en raison des faibles taux de succès et de la longueur des procédures de négociation. M. Barbagelata en a appelé à une allocation de financement mieux cadrée et ciblée pour les PME, ainsi qu'au renforcement d'actions spécifiques telles que les projets de recherche en coopération, la recherche collective et les projets intégrés pour PME, en plus de la réduction de la bureaucratie et de l'accélération de la préparation des contrats. Un peu plus tôt au cours de la conférence, Achilleas Mitsos, directeur général de la DG Recherche de la Commission, a annoncé qu'en mai, la Commission européenne publierait une Communication sur le 7e PC de manière à ce que le débat puisse débuter sous la présidence néerlandaise. Il a ajouté que le budget proposé pour le 7e PC ne serait en aucun cas inférieur à un milliard de dollars par an en ce qui concerne le Conseil européen de la recherche. Concluant la conférence de presse, le Professeur Uno Lindberg de la Royal Swedish Academy of Science a déclaré que l'Europe devrait se fixer pour objectif de faire de l'instruction scientifique une priorité, en enseignant les sciences dès l'école maternelle. Il a conclu en rappelant que l'étude des sciences est non seulement importante du point de vue académique, mais qu'elle est également nécessaire pour améliorer la perception, la compréhension et l'acceptation des sciences par l'ensemble de la société.