Une course à pied de 217km au nom de la science
Un projet de recherche international va étudier les effets sur l'organisme de l'une des épreuves d'endurance les plus extrêmes au monde, le Badwater Ultramarathon, longue de 217kilomètres, qui aura lieu dans la "Death Valley" (vallée de la mort) aux États-Unis en juillet prochain. Sur les 90 concurrents alignés au départ, 15 coureurs participeront au projet runex123. Ils seront encadrés par des scientifiques d'Allemagne, d'Autriche et du Royaume-Uni qui étudieront l'impact psychologique, physiologique et biochimique d'efforts aussi extrêmes sur l'organisme. Des tests seront effectués à chaque fois qu'un concurrent aura parcouru une distance égale à celle d'un demi marathon (soit 21 km). "J'ai hâte de pouvoir examiner les variations et la régulation du volume plasmatique chez ces coureurs hyper endurants, ainsi que leurs équilibres hydrique et électrolytique", a commenté l'un des scientifiques qui participent au projet, le professeur Ralph Beneke de l'University of Essex (Royaume-Uni). "Par ailleurs, les conditions d'effort et d'environnement extrêmes pourront peut-être me permettre d'analyser plus précisément l'intégrité structurelle et fonctionnelle des cellules, notamment au niveau du sang, du muscle locomoteur, du cour, du foie, des reins et du système nerveux central." Le Professeur Beneke a déclaré à CORDIS News que, selon lui, les résultats révéleront une altération des fonctions cérébrales au cours d'une telle activité. Il ne s'attend à aucune modification de la vitesse à laquelle le cerveau fonctionne, mais plutôt à une perte en qualité de ce qu'il produit. Il a expliqué que ces résultats seraient liés à la fatigue et au stress encourus (dus à un manque d'eau et de sucre). Michael Doppelmayr, neuropsychologue autrichien, sera chargé d'évaluer l'état psychologique de chaque concurrent. Les réponses aux questions posées à chaque coureur permettront au Dr Doppelmayr d'évaluer, d'une part, la structure de leur personnalité et leur motivation, et, d'autre part, les changements qui se produisent durant la course sur les plans cognitif, émotionnel et motivationnel. Sous une température pouvant atteindre 55°C, les participants devront parcourir les 217km du circuit en côte qui part du point le plus bas des États-Unis, à 86mètres au-dessous du niveau de la mer, pour rejoindre la ligne d'arrivée située à 2500mètres d'altitude dans la chaîne de montagnes de la Sierra Nevada. Le Professeur Beneke estime que ceux et celles qui décident de relever un défi aussi exigeant appartiennent à une "race spécifique d'êtres humains" et, selon lui, les résultats du projet confirmeront cette théorie. "Je pense qu'il existe une réelle chance que nous découvrions des sous-catégories de mélanges génétiques", a-t-il déclaré à CORDIS News.
Pays
Autriche, Allemagne, Royaume-Uni