Une étude paneuropéenne révèle que les femmes sous-estiment le risque d'ostéoporose
Une étude commandée par la Fondation internationale contre l'ostéoporose et l'Institut européen de la santé des femmes révèle que les Européennes sont mal informées de l'importance que revêt l'ostéoporose. Le rapport, qui porte sur la manière dont les questions de santé touchent actuellement les femmes âgées de plus de 50 ans, recommande dès lors l'adoption de stratégies de prévention efficaces ainsi que d'un programme de formation à l'intention des femmes de tout âge. L'étude a été menée dans neuf pays européens et portait sur un échantillon de 1683 femmes âgées de 50 ans et plus. L'âge moyen de la population ne cessant de croître, le rapport estime que le nombre de fractures dues à l'ostéoporose fera plus que doubler ces 50 prochaines années. À présent, on estime à 4,8 milliards d'euros par an les coûts engendrés par la maladie au sein de l'UE, et ce pour les soins hospitaliers uniquement. Malgré cela, seuls 25 pour cent des femmes de plus de 50 ans font actuellement mesurer leur capital osseux. "Les résultats de cette nouvelle étude sont préoccupants. Il semble que les femmes interrogées ne fassent pas le lien entre leurs connaissances en matière d'ostéoporose et le risque réel qu'elles encourent d'être personnellement victimes de la maladie. Nous avons une mission d'information essentielle à remplir si nous voulons inverser cette tendance", a expliqué le professeur Jean-Yves Reginster, de la Fondation internationale contre l'ostéoporose. Le rapport révèle que, dans les neuf pays participant à l'étude, 4,3 millions de femmes âgées en 50 et 74 ans ont déjà eu au moins un os fracturé depuis leurs 50 ans, et ce après avoir fait une légère chute. Malgré cela, seuls 24 pour cent d'entre elles suivaient un traitement médicamenteux contre l'ostéoporose. D'une manière générale, les femmes semblaient ignorer le caractère invalidant, voire fatal, de la maladie. En effet, les recherches prouvent qu'une femme sur cinq souffrant d'une fracture de la hanche meurt dans l'année. Les autres ne peuvent plus marcher de manière autonome ou deviennent complètement dépendantes de l'aide sociale. L'étude a montré qu'en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Grande-Bretagne, plus de la moitié des femmes souffrant d'ostéoporose ne sont pas diagnostiquées. La perte de densité des os ne laissant paraître aucun symptôme, l'ostéoporose peut facilement passer inaperçue et ne pas être traitée. Peggy Maguire, de l'Institut européen de la santé des femmes a déclaré: "L'ostéoporose peut fortement réduire la capacité des femmes à mener une vie active et indépendante, ce qui, à son tour, pèse lourdement sur la société. Compte tenu de la population vieillissante en Europe, et particulièrement du nombre croissant de femmes âgées, il est essentiel de continuer à informer les femmes de tout âge quant à cette maladie invalidante et négligée." Une manière efficace, simple et rentable d'évaluer les risques d'ostéoporose auprès des femmes consiste à contrôler régulièrement leur poids et leur taille, précise le rapport, et la prise de vitamine D et de compléments de calcium permet également aux femmes en phase postménopausique de garder des os sains et forts.