L'Italie prend des mesures pour relancer la compétitivité
Le gouvernement italien a présenté un programme de réformes économiques visant à relancer la compétitivité en déclin du pays. Ce programme a été annoncé au cours d'une rencontre avec des industriels et des dirigeants du monde syndical le 24 février dernier. Présentées par le Premier ministre italien Silvio Berlusconi, ces mesures prévoient une augmentation des dépenses pour la recherche et le développement (R&D) et des incitants fiscaux pour encourager les fusions entre les petites et moyennes entreprises (PMPE), qui dominent le paysage économique italien. Les réformes visent à éliminer les rigidités structurelles de l'économie qui ont maintenu l'Italie dans le fond du classement européen de la croissance depuis l'introduction de l'euro en 1999. "L'Italie ne peut devenir un pays de serveurs de restaurant, mais doit repenser à son avenir en accordant une place centrale à l'industrie", d'après les déclarations d'Andrea Pininfarina, vice-président de la Confindustria, la fédération italienne des entreprises, au Financial Times. "La stratégie économique actuelle risque de tuer les entreprises à cause d'une politique de baisse d'impôts totalement déconnectée du développement. Selon l'Organisation de coopération et développement économiques (OCDE), l'Italie peine à rester au niveau de l'Allemagne et de la France, qui ont accru la part des produits de haute technologie dans le volume global de leurs exportations. Les produits du secteur des technologies de l'information et des communications (TIC) constituaient 5,6 pour cent des exportations italiennes en 2001, soit une baisse de 0,3 pour cent depuis 1991, tandis que la France a accru sa part de 7,6 pour cent à 10,9 pour cent, et l'Allemagne de 7,7 pour cent à 10,8 pour cent. Le problème s'explique partiellement par le fait que la majorité des entreprises italiennes sont des PME, ce qui contribue à limiter les dépenses dans la R&D. En 2001, l'Italie comptait 516 000 entreprises de moins de vingt salariés, contre 224 000 en France et 182 000 en Allemagne. Entre-temps, Letizia Moratti, ministre italienne de l'éducation, a annoncé qu'un paquet de plus de 460 millions d'euros sera octroyé au sud de l'Italie afin d'y relancer la recherche scientifique et technologique. Ces fonds financeront la recherche industrielle et les nouveaux laboratoires public-privé. "Le premier financement de plus de 253 millions d'euros servira à soutenir 119 projets de recherche industrielle. L'objectif consiste à initier de nouveaux processus d'accroissement de la compétitivité dans les régions Objectif 1 (les régions en retard de développement, à savoir la Basilicate, la Calabre, la Campanie, les Pouilles, la Sardaigne et la Sicile) dans des secteurs stratégiques comme l'informatique, les nouveaux matériaux, les technologies mécaniques et les télécommunications", a déclaré Mme Moratti. Destiné à la création de douze laboratoires de recherche public-privé, le deuxième cycle de financement de 212 millions d'euros est une grande première pour le Sud", a ajouté Mme Moratti. "Nous avons opté pour les secteurs de pointe: le diagnostic médical avancé, la médecine personnalisée, l'énergie solaire, la séismologie, les nouveaux médicaments anti-infectieux, les technologies agronomiques innovantes, le tourisme, le patrimoine culturel. Autre innovation, le fait que 10 pour cent de ces fonds sont destinés à la formation des chercheurs. Cela nous permettra d'insérer cent jeunes chercheurs au sein du système de recherche du Sud", a-t-elle conclu.
Pays
Italie