La Grande-Bretagne s'engage à évaluer la réglementation du secteur des nanotechnologies
Le gouvernement britannique a réagi à un rapport concernant les "opportunités et les incertitudes" liées aux nanotechnologies en promettant une réglementation plus stricte et le renforcement de la recherche afin de combler les lacunes de la connaissance du secteur. La réponse du gouvernement promet une évaluation des dispositions réglementaires actuelles, qui visent à contrôler la libération de nanoparticules et de nanotubes dans l'environnement et à garantir la robustesse des mesures de protection de la santé publique. Le gouvernement collaborera également avec ses partenaires européens afin d'évaluer la nécessité d'un cadre européen spécifique concernant l'évaluation des risques associés aux médicaments et aux services médicaux. Dans le cadre d'une nouvelle initiative visant à répondre aux préoccupations en matière de santé soulevées par le rapport 2004 de la Royal Society et de la Royal Academy of Engineering, le gouvernement s'engage à étudier le meilleur moyen de soumettre toutes les nanoparticules libres fabriquées comme ingrédients à une évaluation de leur sûreté réalisée par un organisme consultatif scientifique. "Le ministère du commerce et de l'industrie britannique et d'autres services compétents débattront avec nos partenaires européens des mécanismes les plus efficaces consistant à consulter les comités consultatifs scientifiques compétents et à réagir à leurs conseils, de manière à garantir la sûreté des nanoparticules libres fabriquées pour les produits cosmétiques et d'autres produits de consommation", peut-on lire dans le document du gouvernement, qui s'engage également à modifier les exigences en matière d'étiquetage. Pour faire face aux lacunes de la connaissance du secteur, le gouvernement britannique entend mettre en place un programme de recherche notamment axé sur la toxicité et les voies d'exposition des nanoparticules, ainsi que sur les instruments permettant de contrôler leur présence sur le lieu de travail et dans l'environnement. Le ministère de l'environnement, de l'alimentation animale et de la ruralité présidera donc un groupe de coordination de la recherche qui réunira des représentants d'autres ministères, de conseils de recherche et d'agences réglementaires dans le but d'établir des contacts internationaux, qui permettront à leur tour de promouvoir le dialogue et de tirer profit des échanges d'information et de les faciliter. La Royal Society s'est félicitée de la réponse du gouvernement, même si elle a indiqué que l'insuffisance des nouveaux fonds constitue une source de préoccupation: "Le gouvernement prend au sérieux les implications des nanotechnologies pour les réglementations et il s'est engagé à réagir à nos inquiétudes selon lesquelles, par exemple, tant que nous n'en saurons pas plus sur l'impact des nanoparticules fabriquées, il convient de réduire au minimum leur libération dans l'environnement et les personnes qui travaillent avec ces matériaux, notamment dans les laboratoires universitaires, doivent être protégés correctement, a déclaré le professeur Ann Dowling, présidente du groupe de travail à l'origine du rapport sur les institutions académiques. "Cela dit, nous sommes déçus par le fait qu'aucun nouveau fonds pour la recherche nécessaire au soutien des réglementations appropriées ne soit disponible", a-t-elle ajouté. "Bon nombre de technologies en sont toujours aux premières phases de leur développement et nous n'avons toujours pas les connaissances suffisantes à propos de leurs opportunités et de leurs risques potentiels."
Pays
Royaume-Uni