Le secteur des énergies renouvelables demande une ligne budgétaire annuelle de 250 millions deuros au titre du 7e PCRD
Le secteur européen des énergies renouvelables est le dernier groupe en date à avoir fait pression en faveur d'une augmentation des fonds de la recherche et du développement (R&D) dans le cadre du prochain programme de recherche communautaire, le septième programme-cadre (7e PCRD). Les représentants du secteur ont présenté les priorités communes du 7e PCRD à Bruxelles le 1er mars dernier et ont demandé une ligne budgétaire exclusive pour les énergies renouvelables de 250 millions d'euros par an. Le secteur estime qu'il aura reçu entre 90 et 100 millions deuros au titre du 6e PCRD. Il estime qu'il faut accroître ce chiffre pour maintenir la croissance à deux chiffres du secteur et pour préserver la compétitivité dans un contexte de forte concurrence internationale. Au cours de ces quinze dernières années, le chiffre d'affaires du secteur a décuplé, atteignant 15 milliards deuros en 2004. Le secteur a également saisi l'occasion, en plus du document de réflexion sur le 7e PCRD, d'exposer la nécessité de disposer de meilleurs outils et mécanismes afin d'étendre lexploitation des résultats de la recherche par l'industrie, ainsi que de modifier la mise en oeuvre des programmes-cadres, de manière à encourager une participation accrue des petites et moyennes entreprises (PME). "Nous pouvons déjà voir que les énergies renouvelables apportent des résultats, mais pour que ce développement salutaire puisse se poursuivre, le secteur a besoin d'un cadre politique et juridique stable et prévisible associé à des investissements continus dans la R&D", a déclaré le professeur Arthouros Zervos, président de l'EREC, l'organisation centrale du secteur. "Nous ne devons pas oublier qu'en Europe, l'industrie nucléaire a reçu - et continue de recevoir - bien plus de subventions et d'aides en matière de R&D que les énergies renouvelables. Si l'on comptabilise les coûts externes de la production d'énergies fossiles comme une subvention à cette industrie accordée par l'ensemble de la société, alors ce secteur bénéfice clairement depuis longtemps d'un traitement privilégié inéquitable", a déclaré le professeur Zervos. Le professeur Didier Mayer, président des Centres européens d'énergies renouvelables (EUREC), a mis l'accent sur les réalisations des projets de recherche antérieurs dans le secteur et sur leur contribution à une production d'énergies renouvelables moins coûteuse et plus efficace. Par exemple, les éoliennes se sont développées en taille et en capacité, passant à 5 MW, contre 50 kW en 1980. Les projets communautaires ont déjà abouti à des modèles de turbines hydroélectriques plus efficaces, à une amélioration de 10 pour cent de l'efficacité de l'électricité thermosolaire et une augmentation de 35 pour cent de l'efficacité des cellules photovoltaïques solaires. "Les avancées techniques de la recherche et l'attrait du marché favorisé par un cadre politique et juridique favorable se conjuguent pour soutenir toutes les technologies du secteur des énergies renouvelables", a déclaré le professeur Mayer. "Si l'Europe entend rester en première ligne d'un des secteurs les plus susceptibles de contribuer à l'agenda de Lisbonne, nous devrons redoubler d'efforts." Dans son document de réflexion, le secteur ne marque aucune préférence pour les types d'énergie renouvelable à financer au titre du 7e PCRD, estimant au contraire que "chaque énergie présente ses propres avantages et inconvénients. Combinées intelligemment, elles peuvent former ensemble la dorsale d'un système d'approvisionnement énergétique robuste, respectueux de l'environnement et sûr." Par contre, l'industrie fixe des objectifs de R&D pour plusieurs formes d'énergies renouvelables: la bioénergie, l'énergie géothermique, les hydroénergies, les énergies solaires, l'énergie éolienne et la cogénération. Ces objectifs prévoient l'amélioration des technologies en aval pour la bioénergie, de sorte qu'elles puissent accepter plus facilement des apports plus variés et la réduction des coûts d'installation d'une centrale géothermique d'un facteur minimal de trois. Pour les installations solaires, les objectifs portent sur l'extension de la capacité de stockage de la chaleur et sur le développement des concepts de stockage saisonnier et de stockage frigorifique, tandis que l'objectif fixé pour l'énergie solaire consiste à continuer d'améliorer l'efficacité des éoliennes et à les déployer à grande échelle tant en mer qu'à l'intérieur des terres, ainsi que sur des reliefs complexes et dans des environnements extrêmes.