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Quels besoins en enseignement et en formation pour les nanosciences et les nanotechnologies?

Les nanosciences étant une discipline scientifique relativement nouvelle, nombre d'institutions universitaires et de pouvoirs publics en sont encore à évaluer les besoins en termes d'enseignement et de formation dans ces matières. Quelles sont donc les infrastructures déjà en ...

Les nanosciences étant une discipline scientifique relativement nouvelle, nombre d'institutions universitaires et de pouvoirs publics en sont encore à évaluer les besoins en termes d'enseignement et de formation dans ces matières. Quelles sont donc les infrastructures déjà en place, et qu'attend concrètement la communauté des utilisateurs des diplômés universitaires en termes de connaissances nouvelles? Les participants à un atelier organisé à Bruxelles le 14 avril ont tenté d'apporter une réponse à ces questions. Evaluer les besoins en formation dans le domaine des nanosciences et des nanotechnologies est compliqué par le fait qu'il ne s'agit pas là d'une discipline scientifique en tant que telle, mais bien d'un champ interdisciplinaire. Les universités doivent dès lors adopter une approche complètement novatrice. La structure traditionnelle du monde universitaire où, par exemple, un étudiant en physique relève de la faculté de physique et n'a que rarement - pour ne pas dire jamais - de contacts avec les étudiants en biologie, doit évoluer. C'est également l'approche que préconise l'industrie, comme l'affirme Tim Harper, directeur général de Cientifica et directeur exécutif de l'European NanoBusiness Association. "Les employeurs ne recherchent pas nécessairement des universitaires licenciés en nanosciences. Ils préfèrent de solides bases en sciences complétées ultérieurement d'un cours de conversion - une maîtrise ou un doctorat", a-t-il déclaré. La Commission européenne préconise elle aussi une approche moins spécialisée. Si l'approche traditionnelle de l'enseignement s'apparente à une pyramide inversée, le champ des études s'amenuisant au fur et à mesure que le chercheur progresse, Bruno Schmitz, chef de l'unité "Les réseaux de formation par la recherche" de la Commission, a mis en exergue la nécessité d'une approche de type entonnoir de la formation aux nanosciences et aux nanotechnologies, le champ des études s'élargissant au fur et à mesure que le chercheur acquiert de l'expérience. Bien que le nombre de diplômés en sciences soit en recul - ironiquement à un moment où, comme l'a souligné le docteur Harper, la place de la technologie dans notre quotidien ne cesse de grandir -, un nombre croissant de cours sont proposés dans les domaines des nanosciences et des nanotechnologies. Selon Mark Morrison, de l'Institut de nanotechnologie, situé au Royaume-Uni, la plupart des pays de l'UE organisent des cours spécialisés dans ces domaines, le marché étant toutefois dominé par le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et le Danemark. Un nombre sans cesse croissant de cours d'e-apprentissage sur les nanosciences et les nanotechnologies sont également proposés, freinés toutefois par divers obstacles tels que le problème des normes, un manque de soutien financier et la réticence de certaines universités. Il ne s'agit pas simplement de produire plus de diplômés, mais de produire de meilleurs diplômés, a ajouté M. Harper. Consciente de cela, l'European NanoBusiness Association a réalisé en début d'année une enquête auprès d'entreprises faisant appel aux nanosciences ou aux nanotechnologies afin d'évaluer leurs besoins. La plupart reconnaissent qu'il est difficile de recruter du personnel possédant les compétences requises, et beaucoup estiment qu'il s'agit là d'un problème urgent à résoudre - selon 33 pour cent des participants à l'enquête, le recours aux nanotechnologies devrait se répercuter sur leurs activités au cours de l'année prochaine. M. Harper voit par ailleurs dans le fossé qui sépare les mondes universitaire et industriel un facteur additionnel ayant lui aussi un impact sur les entreprises. "Les institutions universitaires actives dans le domaine des nanosciences ne manquent pas en Europe, alors pourquoi restons-nous moins compétitifs? Il manque encore quelque chose. La plupart des universités ont des bureaux de transfert de technologies, mais combien intègrent des compétences entrepreneuriales de base. Nous devons reconstituer les liens entre universités et industries", a-t-il ajouté. Il est difficile pour les universitaires de repérer les opportunités commerciales s'ils ne sont pas familiers du monde des affaires, estime M. Harper, avant d'avertir: "Le problème est urgent et ne fera que s'aggraver si nous ne réagissons pas". L'accent devrait être mis non pas entièrement sur les sciences appliquées, mais néanmoins sur les nanotechnologies plutôt que sur les nanosciences. La chasse aux opportunités commerciales ne doit pas signifier la fin de la recherche fondamentale, précise M. Harper. Le soutien de l'UE aux nanosciences et aux nanotechnologies sera maintenu. Sous le Sixième programme-cadre (6e PC), 1.429 milliard d'euros ont été débloqués pour les nanotechnologies et nanosciences, matériaux multifonctionnels basés sur la connaissance et nouveaux procédés et dispositifs de production, montant qui devrait être revu à la hausse par le 7e PC. "Nanosciences, nanotechnologies, matériaux et nouvelles technologies de production" a déjà été identifié comme priorité de recherche dans les propositions de la Commission pour le programme. Le soutien à la formation aux nanosciences et aux nanotechnologies sera lui aussi maintenu dans le cadre du programme communautaire Marie Curie. Depuis 1994, la Commission a déjà investi 61,9 millions d'euros dans ce domaine et financé 1.379 personnes/an. Ces chiffres vont encore progresser jusqu'au terme du 6e PC, les projets n'ayant été financés à ce jour qu'au titre du premier appel à propositions.

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