Selon un économiste, il faut que les Européens travaillent davantage
Selon un responsable du Fonds monétaire international (FMI), le principal obstacle que connaît l'Europe à la croissance économique résulte d'un manque de participation de la main d'oeuvre. L'Europe doit surtout amener des jeunes sur le marché de l'emploi ainsi que des femmes et des travailleurs de plus de 50 ans, souligne le directeur adjoint de la Recherche au FMI, David Robinson, lors d'une conférence organisée par la Commission européenne les 20 et 21 avril. "C'est au niveau national qu'il faut progresser," a déclaré M. Robinson lors d'un forum de deux jours qui a rassemblé des économistes et des décideurs politiques du monde entier afin de trouver des solutions pour augmenter la croissance économique au sein de l'Union européenne. Selon M. Robinson, il est facile de voir pourquoi les Européens ont un PIB de 30 pour cent inférieur à celui des Américains. La réponse a trait au nombre inférieur d'heures de travail, aux semaines de travail plus courtes et aux vacances plus nombreuses qu'aux Etats-Unis. Lors de la conférence, les orateurs se sont accordés pour dire qu'il convient d'accroître les investissements dans l'enseignement et la recherche et le développement (R&D) afin de combler le fossé économique et d'organiser l'économie dans la perspective d'un avenir caractérisé par le vieillissement de la population et une diminution du nombre de personnes actives. Selon l'ancien Premier ministre danois, Poul Nyrup Rasmussen, une solution consisterait à ce que chaque Etat membre investisse un pour cent supplémentaire dans chaque domaine couvert par l'Agenda de Lisbonne au cours des quatre prochaines années. M. Rasmussen a vanté le modèle scandinave où les frais d'accueil des enfants sont subventionnés par les gouvernements. "Des investissements élevés dans l'accueil des enfants permettent d'assurer un taux d'emploi plus élevé et de résoudre le problème du vieillissement de la population en permettant aux gens d'avoir des enfants et de concilier leur vie familiale avec leur vie professionnelle, " explique-t-il. Pour le vice-président de l'UE, Gunter Verheugen, la réponse est liée à la R&D et à l'innovation. Selon lui, plus la recherche et l'innovation seront importantes, plus les entreprises européennes deviendront compétitives sur le marché mondial. "Nous ne pouvons pas concurrencer la Chine sur la question des bas salaires [�] nous devons donc être meilleurs, pas nécessairement moins chers [�]. Nous ne pouvons pas détenir le meilleur produit si nous n'investissons pas dans la recherche et le développement, " dit-il. Comme de nombreux orateurs l'ont expliqué, un nombre croissant d'emplois non qualifiés sont externalisés en dehors de l'Union européenne où le coût de la main d'oeuvre est moindre. Cela signifie que le marché des emplois qualifiés va augmenter et qu'il est dès lors temps que les Européens se préparent maintenant à occuper ces emplois qualifiés à l'avenir. Comme le montrent des chiffres présentés par John Fitz Gerald de l'Economic and Social Research Institute de Dublin, plus la scolarité (au-delà de l'école primaire) est longue, plus la perspective du chômage s'éloigne. "Il ne s'agit pas uniquement d'augmenter le nombre d'emplois non qualifiés, mais il est préférable d'accroître le niveau d'enseignement afin de réduire l'offre d'emplois non qualifiés, " conclut M. Fitz Gerald.