La présidente de l'EURAB fait part de ses doutes concernant l'institut européen de technologie
Le Comité consultatif de la recherche européenne (EURAB) a émis des doutes sur la viabilité des propositions de la Commission concernant l'établissement d'un Institut européen de technologie (IET), en rappelant que de telles initiatives "de haut en bas" fonctionnent rarement. Le comité consultatif est plutôt d'avis qu'il serait préférable qu'un institut de ce type soit issu des communautés scientifiques elles-mêmes. Il souligne que la réputation internationale du Massachusetts Institute of Technology (MIT), sur lequel le concept de l'IET a été basé initialement, s'est bâtie au fil des décennies. Dans une interview accordée à la revue "The Scientist", la présidente de l'EURAB, Helga Nowotny, a déclaré: "Le palmarès des responsables politiques en matière de création d'institutions imposées "d'en haut" est loin d'être remarquable, surtout quand il s'agit de recherche et d'enseignement. Toutefois, les leaders politiques sont responsables de la création de l'environnement dans lequel les universités peuvent se développer et croître dans la direction souhaitée." Le professeur Nowotny convient que l'Europe devrait envisager la création d'institutions de haute technologie, mais ne pense pas qu'un seul institut ou réseau d'universités sélectionnées soit la bonne solution. "L'Europe a besoin non pas d'une, mais, idéalement, de nombreuses institutions telles qu'un IET. Il en existe déjà deux qui peuvent être comparées au modèle américain: l'Imperial College et l'ETH à Zurich. Nous aimerions en voir émerger un plus grand nombre de ce type dans toute l'Europe." Enfin, le professeur Nowotny a révélé la crainte de l'EURAB que les projets d'IET puissent troubler les préparatifs du Conseil européen Recherche (CER). "Nous sommes très préoccupés par le fait que le débat actuel sur un IET pourrait détourner l'attention de la politique réellement innovante de la Commission concernant le financement, pour la première fois, de la recherche fondamentale, et que cela puisse également détourner le financement", a-t-elle déclaré à la revue "The Scientist".