Skip to main content
European Commission logo print header

microRNAs in susceptibility to traumatic stress

Article Category

Article available in the following languages:

Prédire les SSPT à l’aide de miARN

Les chercheurs du projet TraumiR, financé par l’UE, s’efforcent de déterminer si les acides ribonucléiques peuvent permettre de prédire la susceptibilité d’un individu à développer un trouble de stress post-traumatique.

Santé icon Santé

Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est un trouble mental qui peut se manifester après une exposition à un événement traumatisant et menaçant, comme une bataille, une agression ou une catastrophe naturelle. Ce trouble se caractérise par des symptômes comme la réactivation de l’événement traumatique par des retours en arrière ou des cauchemars récurrents, l’évitement constant de tout élément qui rappelle l’événement, des humeurs négatives et une extrême excitation. Bien que 40 à 90 % d’entre nous soient exposés à un événement traumatique à un moment donné de notre vie, seule une fraction (entre 7 et 12 %) développera un SSPT. Pourtant, les individus atteints de SSPT risquent six fois plus de tenter de se suicider et la perte de productivité annuelle cumulée est estimée à environ 3 milliards de dollars (USD). «Sans aucun traitement précis ou efficace pour chaque patient, nous devons nous concentrer sur des stratégies de prévention efficaces, des interventions précoces et une médecine personnalisée», explique Laurence de Nijs, coordinatrice du projet TraumiR, «pour ce faire, nous devons identifier les marqueurs qui distinguent les personnes à risque élevé de développer un SSPT suite à une exposition à un traumatisme de celles à risque faible — ce qui est exactement ce que le projet TraumiR a entrepris de faire». Le potentiel des miARN L’objectif du projet TraumiR (microRNAs in susceptibility to traumatic stress), financé par l’UE, consistait à déterminer si les acides ribonucléiques (miARN) pouvaient servir de biomarqueurs pour déterminer la susceptibilité au développement d’un SSPT. Pour identifier les molécules candidates miARN associées à la susceptibilité de développer un SSPT après une exposition à un traumatisme chez l’homme, les chercheurs ont utilisé des échantillons de sang provenant d’une cohorte d’un peu plus de 1 000 militaires néerlandais déployés dans une zone de guerre active en Afghanistan. Bien que la plupart des soldats aient été exposés à un traumatisme, seuls certains ont montré des signes de SSPT. À l’aide de techniques modernes de séquençage et d’outils bio-informatiques, les chercheurs ont identifié plusieurs types de miARN, dont les taux sanguins différaient entre ceux souffrant de SSPT et ceux qui étaient en bonne santé mentale. En comparant ces résultats humains aux résultats obtenus dans le sang de trois modèles animaux de SSPT, les chercheurs ont découvert des miARN communs chez l’homme et la souris. Ces résultats ont ensuite été comparés aux profils miARN de l’amygdale, une région du cerveau impliquée dans le développement du SSPT, conduisant à la sélection d’un miARN potentiel pour des recherches ultérieures. «En fin de compte, nous avons pu démontrer que ce miARN régule la mémoire anormale liée au stress associée au SSPT», explique Laurence de Nijs. «Ces résultats intéressants sont en cours de réplication et de validation dans une cohorte de vétérans de la Marine des États-Unis.» Un impact potentiellement important En plus de fournir de nouvelles informations sur les mécanismes biologiques qui sous-tendent la susceptibilité différentielle au stress traumatique, le projet TraumiR a également marqué la première étape vers une application clinique. Le projet a identifié des profils de miARN potentiels dans le sang susceptibles de prédire la sensibilité au stress traumatique, ce qui laisse entendre que les miARN pourraient potentiellement faire office de biomarqueurs. Grâce à cette recherche, il sera bientôt possible d’améliorer la prédiction des personnes les plus susceptibles de développer un SSPT, ce qui signifie que nous pourrons les distinguer des individus résilients grâce à une simple analyse de sang. Si un tel biomarqueur peut être développé et validé, cela pourrait avoir un impact important sur le terrain. «La mesure des miARN dans le sang étant relativement simple et objective, cette méthode de dépistage pourrait s’appliquer dans de grandes communautés, ce qui aurait un impact énorme sur les populations à risque», explique Laurence de Nijs. «Considérant la forte prévalence du SSPT et l’énorme fardeau qu’il représente, une réduction potentielle de seulement 5 % de l’incidence aura déjà un impact considérable sur notre santé et notre société.»

Mots‑clés

TraumiR, syndrome de stress post-traumatique, SSPT, santé mentale

Découvrir d’autres articles du même domaine d’application