L'atelier final de PAXIS marque "la fin du commencement" de la coopération régionale sur l'innovation
Au bout de plus de cinq années d'activités collaboratives, le European Innovation Workshop (atelier de l'innovation européenne) de cette année constitue la dernière réunion du réseau PAXIS. Plutôt que de signaler la fin de la coopération interrégionale en matière de politique et de pratique liées à l'innovation, la plupart des participants présents à Edimbourg ont estimé que ce n'en était que le commencement. PAXIS (Pilot Action of Excellence on Innovative Start-ups - action pilote d'excellence pour les entreprises innovantes) a été lancé en 1999 pour rassembler les "régions d'excellence" européennes dans le domaine de la création et du développement d'entreprises innovantes pour leur permettre de partager leurs expériences et de tirer des leçons du vécu de chacune d'entre elles. Au total, 22 régions participent au programme, qui est géré par la DG Entreprises et Industrie de la Commission et financé au titre de la priorité "Recherche et Innovation" du Sixième programme-cadre. Ouvrant l'atelier de deux jours le 6 octobre, David White, directeur de la politique de l'innovation à la DG Entreprises et Industrie de la Commission, a déclaré: "L'Europe a besoin d'une croissance forte et durable pour créer des emplois [...]. L'innovation constitue un élément central de cette démarche et une politique clé pour l'Europe. Les réseaux et projets PAXIS ont démontré que les régions sont disposées à travailler ensemble si cela leur est bénéfique." George Strogylopoulos, président de LOGOTECH SA et conseiller à l'innovation auprès des pouvoirs publics régionaux et des gouvernements nationaux, a souligné que PAXIS avait été conçu sous la forme d'une initiative pilote, et que, par conséquent, il comporterait toujours un élément de risque et d'incertitude. "Au début, nous nous demandions si la mise en réseau des régions d'excellence fonctionnerait, mais il semblerait que cela ait été le cas." M. Strogylopoulos a insisté sur les réussites pratiques du réseau, impliquant 1.400 personnes, 300 méthodologies et meilleures pratiques ayant été identifiées et de nombreuses initiatives ayant été transformées en nouvelles politiques à travers l'Europe. Dans certains domaines, l'impact de PAXIS a été plus difficile à mesurer, reconnaît-il, notamment l'impact du programme sur le développement régional, mais PAXIS a indéniablement réussi à sensibiliser le monde politique à l'importance de la politique en matière d'innovation. Certains délégués, notamment Alain André, directeur général de CICOM, ont rendu hommage aux réussites du réseau. M. André a toutefois déclaré qu'il estimait qu'il était trop tôt pour mettre un terme aux activités de PAXIS. Cependant, comme l'a expliqué Reinhard Büscher, chef d'unité à la DG Entreprises et Industrie de la Commission: "PAXIS a été conçu pour briser la glace et montrer aux régions l'intérêt d'une coopération." Il espère que les relations élaborées entre les régions collaborant à PAXIS seront maintenues à l'avenir, avec ou sans un financement de la Commission. Et tandis que certains délégués se disaient préoccupés par le fait que les activités de PAXIS avaient été exclusivement consacrées aux régions d'"élite", M. Büscher déclarait que toutes les régions d'Europe pourraient bénéficier des réussites du réseau. "Nous aimerions que toutes les bonnes pratiques que vous avez développées soient réunies en un lieu unique - dans une espèce de boîte à outils - afin que le travail de PAXIS puisse être partagé avec toutes les régions d'Europe, et je sais que c'est quelque chose que vous êtes en train de faire." M. Büscher espère également que des résultats supplémentaires ressortiront du réseau. "Nous voulons que davantage d'idées dédiées à la coopération soient mises en oeuvre, et j'estime que nombre de ces actions émaneront des partenariats créés au sein de PAXIS. Nous devons par ailleurs faire passer ce type de coopération régionale au niveau du programme, et ne pas nous contenter de le laisser au niveau des praticiens." Ce sentiment avait déjà été exprimé par M. White, qui a déclaré qu'à l'avenir, il souhaiterait que les régions aillent au-delà de ce qu'il a appelé "la première étape de l'apprentissage politique", et encouragent au contraire une coopération et des interactions toujours plus étroites entre les acteurs de l'innovation. "Les autorités régionales et locales sont mieux placées que la Commission pour soutenir l'innovation, mais comme PAXIS l'a montré, la Commission est capable de soutenir des initiatives transrégionales pour ajouter de la valeur, et elle continuera de le faire." M. White a évoqué le plan d'action sur la recherche et l'innovation qui sera bientôt adopté par la Commission, et souligné ses quatre piliers clés. Parmi ceux-ci figurent ProInno Europe, qui devra encourager la coordination des programmes d'innovation nationaux et régionaux à l'aide des instruments d'InnoNet mis au point par la Commission, et Europe Innova, qui exploitera l'initiative Gate2Growth en soutenant la mise en réseau de pôles d'innovation industrielle. M. White a déclaré: "Nous voulons développer un espace européen de l'innovation offrant des conditions optimales aux innovateurs, mais la route est encore longue. Nous devons tirer parti de l'esprit PAXIS en cristallisant ses efforts et ses résultats par le biais de l'initiative ProInno et les faire progresser." M. Strogylopoulos a conclu: "Nous arrivons désormais au terme du programme, mais il me semble que nous n'atteignons que la fin du commencement, et non le début de la fin."