Creusement du "fossé nanotechnologique" : la Chine fait figure d'exception notable
L'écrasante majorité des brevets portant sur des nanotechnologies liées à la santé sont détenus par des organisations appartenant à des pays développés, selon un nouveau rapport, la Chine "constituant l'exception notable". Don Maclurcan, de l'University of technology de Sydney (Australie), a mené une étude sur les brevets mondiaux déposés entre 1975 et 2004 dans le domaine des nanotechnologies appliquées à la santé. Les résultats, publiés dans le "Online Journal of Nanotechnology" du site AzoNano, montrent que la Chine, qui détient 20 pour cent des brevets enregistrés au niveau mondial, n'est surpassée que par les Etats-Unis (33 pour cent) et devance l'Allemagne (avec 13 pour cent). S'exprimant sur SciDev.Net M. Maclurcan a déclaré: "Ces recherches sur les brevets nous ont fourni une vision générale de la répartition mondiale de la recherche dans les nanotechnologies liées à la santé. Il s'agit d'un net motif d'encouragement pour les pays en développement; la Chine, en particulier, commence vraiment à se faire une réputation." Mais si la Corée du Sud, avec quatre pour cent des brevets mondiaux, commence à prendre pied dans la recherche sur les nanotechnologies liées à la santé, le reste du monde en développement se contente de "prendre acte", et d'aucuns craignent l'émergence d'un fossé nanotechnologique. Un chercheur a déclaré à SciDev.Net que les pays en développement se découragent dans la mesure où de plus en plus de brevets sont déposés dans le monde développé, mettant ainsi "hors jeu" les pays plus pauvres du fait des royalties et frais d'exploitation de licence prohibitifs. Parmi les autres motifs d'inquiétude évoqués par les auteurs du rapport: la coopération et le dialogue internationaux. Selon M. Maclurcan, la Chine a brillé par son absence lors de deux grands rendez-vous récents dans le secteur des nanotechnologies. En tant que chef de file du monde en développement dans ce domaine, la Chine doit s'engager aux côtés de la communauté internationale pour éviter un élargissement du fossé nanotechnologique, soutient-il.