"Les actions du 7e PC en faveur des PME devraient se centrer sur l'innovation", entend-on lors d'une audience publique
Le 7 décembre dernier, lors d'une audience consacrée au Septième programme-cadre (7e PC) au Parlement européen de Bruxelles, divers conseils sur la manière de véritablement impliquer les petites et moyennes entreprises (PME) dans les programmes de recherche de l'UE ont été prodigués. "Nous devons, dans le cadre du 7e PC, nous pencher sur la qualité de l'innovation et non pas sur celle de la recherche" a déclaré le professeur Janet Bainbridge de l'Agence de développement régional du Nord-Est de l'Angleterre (Regional Development Agency of North East England). "Pour les PME, il s'agit de se concentrer sur l'exploitation et la dissémination, et non de se positionner à l'avant-garde de la recherche", a-t-elle ajouté. "Lors du 6e PC, nous avons tenté de les diriger vers les Réseaux d'excellence et les Projets intégrés, mais cela ne s'est pas révélé payant". Selon Mme Bainbridge, la Commission pourrait avoir un impact considérable si elle concentrait ses activités en faveur des PME dans des domaines tels que la formation au reporting et à la dissémination et peut-être aussi si elle fournissait une liste de consultants compétents. Il est également essentiel de se concentrer sur les meilleures pratiques, d'après le professeur Bainbridge, qui déclare: "Il existe de nombreuses initiatives communautaires [...] mais nous avons besoin des meilleures pratiques pour partager les conseils efficaces. Sans cela, la mise en réseau sera coûteuse et faible en termes d'impact sur l'objectif des trois pour cent (consistant à faire passer les dépenses de l'UE consacrées à la recherche à trois pour cent du PIB d'ici à 2010)". Tom Barrett, Directeur du Centre of Expertise for the Knowledge Economy (Centre d'expertise pour l'économie de la connaissance) a lui aussi fait part de ses conseils. Il a salué la nouvelle relation de collaboration établie entre la Commission européenne et les banques et a déclaré qu'une approche de partage des risques était la seule voie menant à un véritable soutien de l'innovation. Les PME doivent bien sûr bénéficier d'un traitement égalitaire en termes d'accès, a-t-il ajouté. Janez Potocnik, Commissaire européen en charge de la Science et de la Recherche, était lui aussi présent lors de l'audience. Il a donné son avis sur ce que le 7e PC devrait faire pour les PME, à savoir en cibler deux types - celles qui effectuent des travaux de recherche elles-mêmes et celles qui doivent les sous-traiter. Il s'est opposé à la détermination d'un objectif quantitatif pour la participation des PME (un objectif de 15 pour cent avait été fixé dans le cadre du 6e PC), estimant qu'un tel objectif pouvait s'avérer négatif. Le taux de participation varie actuellement entre cinq et 20 pour cent dans le contexte du 6e PC et, selon M. Potocnik, la détermination systématique d'un objectif n'est pas réaliste. Le Commissaire a promis d'augmenter le soutien financier accordé aux PME pour faire passer la contribution de la Commission aux projets cofinancés de 50 à un maximum de 75 pour cent (contribution maximum pouvant être accordée par la Commission conformément aux règles sur les aides d'Etat). "Le message que j'adresse aux PME consiste à dire que nous souhaitons vraiment intensifier leur participation", a déclaré M. Potocnik. Ce dernier s'est également engagé à faire avancer la procédure d'adoption du 7e PC, même si aucun accord sur le budget du programme n'a encore été conclu. Le compromis proposé par la Présidence britannique "ne permet pas l'adoption d'un budget axé sur la croissance", pense-t-il. Parallèlement, il déclare: "Nous ne devons pas perdre de temps à attendre un compromis, mais aller de l'avant". Le Commissaire a appelé Jerzy Buzek, rapporteur chargé du 7e PC auprès du Parlement, à présenter comme prévu son rapport en février.