Une nouvelle manière d'étudier les globules blancs
Des chercheurs du Royaume-Uni et de Belgique ont mis au point une nouvelle technique de teinture susceptible de les aider à mieux comprendre la progression de nombreux cancers communs et de l'infection par le VIH, ainsi qu'à tirer de nouveaux enseignements dans le domaine du corps humain. Le lymphocyte (globule blanc) constitue la défense de première ligne du corps humain contre les infections, et une meilleure connaissance du fonctionnement du lymphocyte nous permettra de mieux comprendre l'étiologie de différentes maladies, notamment le cancer, et surtout le VIH - qui s'attaque spécifiquement au lymphocyte - et la leucémie. L'équipe du département d'immunologie de l'Imperial College de Londres a publié les résultats de ses travaux dans la revue "Proceeding of the Royal Society". Lors d'expériences menées sur des moutons, les chercheurs ont réussi à colorer les lymphocytes B à l'aide d'une teinture appelée ester succinimidyl de diacétate de carboxyfluorescéine (ou, plus succinctement, CFSE). Cette teinture colore tous les lymphocytes de l'organisme hôte. Les chercheurs ont ensuite testé le sang à intervalles réguliers sur une période de 11 semaines pour voir ce qui était advenu de ces lymphocytes. Autrefois, des marqueurs comme le BrdU et le glucose deutéré étaient utilisés en laboratoire pour suivre l'évolution des lymphocytes dans des maladies telles que le VIH et la leucémie. Le problème de ces marqueurs anciens est qu'ils s'attachent à l'ADN vivant et, en général, n'apparaissent que lors de la division de la cellule, d'où des difficultés à connaître la majorité du cycle de vie des lymphocytes. L'on recherche depuis un certain temps une autre technique permettant de mesurer précisément le taux de mort cellulaire, ainsi que le taux de division et de prolifération à travers le corps humain. Cette nouvelle méthode axée sur la CFSE colore toutes les cellules avec lesquelles elle entre en contact, et, lorsqu'une cellule se divise, la coloration est répartie entre les deux nouvelles cellules. La majorité des résultats seront publiés ultérieurement, mais une nouvelle découverte a d'ores et déjà été réalisée: "Lors des tous premiers jours, le postmarquage de la majorité des pertes en cellules marquées n'est pas dû à la mort cellulaire comme on le pense souvent mais au fait que des cellules non marquées quittent la rate", peut-on lire dans le document. Les chercheurs estiment qu'une association de CFSE et de certaines formes plus anciennes de marquage leur permettra d'en savoir un peu plus sur la vie des lymphocytes. Le marquage par CFSE semble privilégier les lymphocytes à la circulation médiocre, tandis que les formes plus anciennes de marquage préfèrent les cellules contenues dans le tissu lymphoïde. "Ces travaux ouvrent la voie à une utilisation du CFSE dans un contexte physiologique afin d'estimer la cinétique des lymphocytes in situ", affirment les chercheurs.
Pays
Belgique