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The Second Avant-Garde: Design of Domestic Objects in Soviet Russia, 1953-1991

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La vision «matérialiste» de l’avant-garde russe

Des recherches financées par l’UE offrent une nouvelle perspective pour comprendre la culture matérialiste de la fin de la période soviétique.

Un déplacement de l’attention opéré par les historiens du design vers les multiples acteurs de la culture matérialiste (comme les ingénieurs, les testeurs de produits, les consommateurs) offre de nombreuses possibilités d’étudier le design sous le régime socialiste. Dans ce type de régime, les créateurs ont peu d’opportunités d’être reconnus en tant qu’individus. Toutefois, comme le souligne la Dre Yulia Karpova du projet SAGDESOR, «le système socialiste représente non seulement un terrain fertile pour le développement d’histoires du design “orientées objet” et “néomatérialistes”, mais offre également un précédent théorique: la notion d’“objet camarade”». Développée lors de l’avant-garde soviétique des années 20, cette notion considère les objets comme des «collègues» et des «camarades», fonctionnels et utiles, des utilisateurs humains plutôt que comme des produits attrayants, ce qui est le cas dans les sociétés capitalistes. Financé par une bourse individuelle Marie Skłodowska-Curie, le projet SAGDESOR a exploré la tentative historique de créer un objet camarade socialiste en réponse à la florissante culture occidentale de consommation utilisée comme outil de puissance douce pendant la guerre froide culturelle. La culture matérialiste et du design «Sur le plan méthodologique, j’ai combiné les connaissances du néomatérialisme et des histoires du design récentes avec le cadre théorique du productivisme soviétique», explique la boursière. En outre, elle a puisé cette notion dans la théorie littéraire de l’avant-garde russe, la «biographie de l’objet». Développée initialement dans les années 20 par le critique littéraire Sergei Tretiakov, la notion de «biographies d’objets» est réapparue dans l’anthropologie occidentale dans les années 80 et a éveillé l’intérêt pour l’importance des objets quotidiens. Les recherches ont également exploré la théorie de la viabilité dans le cadre de la culture matérialiste et du design. Cet intérêt a surgi lors d’un débat présenté par la Dre Karpova à l’occasion d’une conférence sur la pédagogie du design respectueux de l’environnement en URSS pendant les années 80. Depuis, d’autres recherches sur ce sujet ont été incluses dans un des chapitres du livre qu’elle prépare, qui constitue l’un des principaux résultats de la recherche menée par le projet. Communiquer le passé et le présent Prévu pour 2020, «Comradely objects: Design and material culture in Soviet Russia, 1960s-80s», un livre illustré en libre accès, sera publié par Manchester University Press. «Ce livre offre une nouvelle perspective sur l’histoire du design soviétique en se concentrant sur la notion de l’objet camarade comme agent des relations sociales progressives que le design soviétique d’État avait hérité de l’avant-garde». D’autres résultats comprennent deux chapitres faisant partie de volumes collectifs, dont la publication est prévue pour 2019. En mars 2018, la boursière a organisé une conférence interdisciplinaire internationale intitulée «The Body of Things: Gender, Material Culture and Design in (Post) Soviet Russia». Des étudiants universitaires et des facultés issus de différentes disciplines ont joint leurs efforts pour repenser les récits de la culture matérialiste, le genre et le design (post) soviétiques. La Dre Karpova a présidé la table ronde intitulée «Women as Designers and Producers». Des histoires multiples L’approche du projet correspond à l’hétérogénéité méthodologique de l’histoire du design. Il s’agit d’une discipline universitaire relativement récente, apparue au Royaume-Uni pendant les années 70 et qui s’est depuis répandue dans le monde entier. Elle a emprunté des méthodes à d’autres disciplines comme l’archéologie, l’anthropologie, les études technologiques et scientifiques et l’histoire de l’art. Le fait de placer les recherches dans le cadre de cette discipline contribue à son objectif de répandre la portée géographique de la recherche et révèle l’existence de multiples histoires du design, plus seulement limitées aux sociétés capitalistes occidentales avancées sur le plan industriel. Les recherches et les résultats de SAGDESOR prouvent que la culture matérialiste de la fin de la période soviétique était dynamique, consciente du développement international du design et qu’elle y répondait d’une manière qui dépassait l’idéologie officielle du régime socialiste. «L’importance de SAGDESOR concerne l’influence durable de la culture du design de la fin du socialisme, non seulement sur la Russie actuelle, mais également au niveau international», fait remarquer la Dre Karpova, «en matière de diplomatie culturelle, migration mondiale, et communications informelles et formelles entre les personnes et les institutions».

Mots‑clés

SAGDESOR, culture matérialiste, régime socialiste, objet camarade, avant-garde russe, design soviétique, culture du design socialiste, histoire du design

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