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Contenu archivé le 2023-03-02

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La géologie martienne - et probablement la vie sur Mars - révélées par la sonde Mars Express

Le satellite Mars Express appartenant à l'Agence spatiale européenne (ESA) a permis aux chercheurs d'identifier trois périodes géologiques distinctes sur Mars. L'instrument OMEGA a fourni la preuve de la présence d'eau sur la planète par le passé - il y a environ quatre mill...

Le satellite Mars Express appartenant à l'Agence spatiale européenne (ESA) a permis aux chercheurs d'identifier trois périodes géologiques distinctes sur Mars. L'instrument OMEGA a fourni la preuve de la présence d'eau sur la planète par le passé - il y a environ quatre milliards d'années - mais cette eau a disparu durant cinq cent millions d'années plus tard. Le satellite Mars Express a identifié des phyllosilicates (argiles), formés par l'action de l'eau et correspondant à certaines des roches les plus anciennes sur la planète rouge. Il y a 3,5 milliards d'années, deux périodes subséquentes ont été caractérisées par l'apparition de sulfates dans un environnement acide. Enfin, la dernière période qui s'étend jusqu'à aujourd'hui est marquée par la formation d'oxydes ferriques déshydratés et l'enclenchement d'un processus de météorisation. Cette dernière période est responsable de la couleur rouge de la planète. L'information, publié dans la dernière édition de la revue Science, est le fruit d'une collaboration entre des chercheurs basés dans 21 instituts en France, Italie, Allemagne, Russie et Etats-Unis. La sonde Express avait déjà identifié la preuve de ce processus d'érosion hydrique à la surface de la planète, mais "l'activité induite par l'eau à sa surface était-elle transitoire ou permanente, cette seconde hypothèse étant indispensable au développement d'environnements habitables?", interroge le rapport. Au cours d'une année martienne en orbite, l'instrument OMEGA a cartographié 90 pour cent de la surface de la planète et a pu se connecter au robot Mars Rover afin d'explorer des zones spécifiques dans la région Terra Meridiani. Le robot martien Rover a découvert des sulfates, minéraux associés à la présence d'eau, dans des zones identifiées par OMEGA. La première période, "l'ère Phyllosian", se déroule entre 4,5 et 4,2 milliards d'années, peu après la formation de la planète. Selon les chercheurs, l'environnement chaud et humide a donné lieu à la formation de vastes lits d'argiles découverts par la sonde Express. Cette ère pourrait, en théorie, avoir été celle de formes de vie primitives. La deuxième période, "l'ère Theiikian", intervient entre 4,2 et 3,8 milliards d'années. Période sèche, elle se caractérise par une activité volcanique importante qui a modifié le climat de la planète. Les éruptions sulfureuses des volcans auraient réagi avec l'eau résiduelle de l'atmosphère pour retomber ensuite sous forme de pluies très acides, lesquelles ont alors réagi au contact des roches et donné à la planète sa caractéristique atmosphère riche en soufre. La dernière période, "l'ère Siderikian", est de loin la plus longue. Elle débute il y a 3,5 à 3,8 milliards d'années et s'étend jusqu'à aujourd'hui. Cette ère est également la moins intéressante pour les géologues, car elle se caractérise par des processus de météorisation excessivement longs. Le professeur Jean-Pierre Bibring de l'Institut d'astrophysique spatiale (IAS) à Orsay (France), a conduit la recherche. Il reconnaît l'existence d'une autre explication, peut-être plus banale, à la présence des lits d'argile. "L'activité hydrothermale sous la surface, l'impact d'astéroïdes porteurs d'eau, et même le refroidissement naturel de la planète, pourraient tous avoir favorisé la formation d'argile sous la surface de Mars. Si tel est le cas, les conditions en surface pourraient avoir toujours été froides et sèches." Cette explication réduit considérablement les possibilités de vie sur Mars. "Si des organismes vivants se sont formés, la matière argileuse se trouverait là où ce développement biochimique est intervenu, offrant des sites passionnants d'exploration future car l'atmosphère froide régnant sur Mars pourrait avoir préservé jusqu'à aujourd'hui la plupart des traces des molécules biologiques", a déclaré le professeur Bibring. Ainsi, la question "Y a-t-il une vie sur Mars?", que se posent tant des chercheurs que des romantiques ou encore David Bowie, reste désespérément sans réponse - pour l'instant.

Pays

Allemagne, France, Italie, Russie, États-Unis