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UE et Asie du sud-est: comment rester dans l'express des TIC?

"Les technologies prennent aujourd'hui l'allure d'un express. Nous ne savons même pas sur quel quai nous positionner afin de ne pas le rater", a déclaré Keng Yong Ong, secrétaire général de l'ASEAN, lors du forum UE-Asie du sud-est sur les technologies de l'information et de l...

"Les technologies prennent aujourd'hui l'allure d'un express. Nous ne savons même pas sur quel quai nous positionner afin de ne pas le rater", a déclaré Keng Yong Ong, secrétaire général de l'ASEAN, lors du forum UE-Asie du sud-est sur les technologies de l'information et de la communication (TIC) organisé le 19 juin à Singapour. Représentant les participants de l'ASEAN à la conférence - soit environ 550 personnes sur un total de 800 -, M. Ong a dit espérer que le forum permette aux pays d'Asie du sud-est d'en apprendre davantage sur la façon dont l'UE a relevé les défis posés par les nouvelles technologies et la manière de faire monter tous les pays de l'ASEAN dans l'express. "Une fois réunies dans le train, l'ASEAN et l'UE pourraient alors débattre de sa destination finale," a-t-il ajouté. De fait, l'Europe a été confrontée à bon nombre des défis qui se posent aujourd'hui à l'Asie du sud-est. Pour certains, des solutions ont pu être trouvées mais, pour d'autres, le travail se poursuit. Ainsi, alors que l'environnement réglementaire applicable aux TIC est relativement harmonisé au sein de l'UE et que le marché est pleinement ouvert à la concurrence, l'Europe s'efforce toujours de colmater la fracture numérique. Selon M. Ong, les taux d'alphabétisation et l'accès aux TIC sont les deux domaines pour lesquels les pays d'Asie du sud-est restent à la traîne de leurs homologues européens. Pour l'ASEAN, l'Europe a réussi à surmonter sa fracture numérique - M. Ong a comparé les communautés rurales d'Europe avec celles vivant dans les montagnes du Laos. Les régions d'Europe ne sont certes pas si éloignées mais l'observation des dernières statistiques d'Eurostat sur la fracture numérique (2004) montre que le pourcentage de ménages disposant de l'accès à l'internet va de 16 pour cent en Roumanie à 85 pour cent en Islande. Pour l'UE-25, la moyenne est de 25 pour cent. M. Ong espérait que ses collègues asiatiques puissent tirer des enseignements d'une série d'initiatives lancées par l'UE et visant à renforcer l'accès à l'internet. Les chiffres divergent considérablement pour les pays de l'ASEAN. En Thaïlande, qui occupe une position moyenne en Asie du sud-est, environ 11,7 pour cent de la population disposent d'une connexion à l'internet fixe, alors que sept millions de personnes - sur une population de 63 millions - ont affirmé avoir utilisé l'internet en 2005. Rattraper ce retard ne sera pas chose aisée. Comme l'a fait remarqué la commissaire européenne en charge de la société de l'information et des médias, Viviane Reding, "les TIC évoluent si rapidement que même les experts ont du mal à en suivre les développements". Elle se référait à l'introduction récente de la télévision haute définition (TVHD) et des téléphones mobiles de troisième génération (3G). Ces deux technologies sont largement plus répandues en Europe qu'en Asie. "Les pays qui ne parviennent pas à suivre resteront, sur le plan économique, à la traîne. Dans une société cognitive, c'est un problème qui va affecter l'ensemble des citoyens", a-t-elle déclaré. Divers orateurs, dont le second ministre singapourien de l'information, des communications et des arts, Vivian Balakrishnan, ont parlé lors de la cérémonie d'ouverture du rapport entre une meilleure collaboration en matière de TIC et le développement de la coopération en recherche et développement (R&D). GEANT 2, le réseau paneuropéen de recherche et d'éducation haute vitesse multi-gigabit, réunit 34 pays et devrait, selon les déclarations de Mme Reding, continuer à se développer en termes de vitesse et de couverture géographique. GEANT permet aux chercheurs de travailler ensemble en temps réel sans quitter leurs laboratoires. "Nous ne voulons pas une fuite des cerveaux [d'Asie du sud-est], nous voulons que les chercheurs restent là où ils peuvent être utiles. Venez en Europe, établissez-y des relations, puis retournez dans vos laboratoires et utilisez les réseaux haute vitesse pour consolider ce que vous avez appris ici," a déclaré la commissaire. L'invitation à visiter l'Europe fait référence notamment à la conférence TSI qui se tiendra à Helsinki en novembre. L'utilisation de la grille pour accroître la collaboration requiert néanmoins une infrastructure commune, actuellement inexistante dans les pays de l'ASEAN. "L'accès au marché pose problème", a déclaré Mme Reding. Les entreprises européennes sont aujourd'hui déjà les principaux investisseurs dans les pays de l'ASEAN. "Nous aimerions investir plus, mais nous ne le pouvons pas. C'est pourquoi il faut engager un dialogue sur la réglementation, l'ouverture des marchés et la concurrence." L'accroissement de la concurrence ayant permis de combler la fracture numérique en Europe, la commissaire est d'avis qu'une démarche similaire pourrait aboutir aux mêmes résultats en Asie du sud-est. En guise de réponse, M. Ong a attiré les attentions sur la difficulté d'établir une plate-forme commune pour les TIC lorsque les taux de pénétration varient considérablement d'un pays à l'autre. Il espère toutefois la mise en place d'un cadre législatif commun pour fin 2007. La coopération en matière de recherche existe dans une certaine mesure. Plus de 20 projets communautaires impliquant des partenaires d'Asie du sud-est sont actuellement en cours dans le domaine des technologies de la société de l'information (TSI), et la Commission européenne ainsi que les participants asiatiques à la conférence espèrent que ce nombre augmentera à l'avenir. Mme Reding a déclaré aux participants à la conférence que le prochain programme-cadre de l'UE pour la recherche, le 7e PC, sera beaucoup plus ouvert à la collaboration avec les chercheurs de pays tiers et disposera également de ressources supplémentaires pour le financement de la recherche TIC - soit 9 milliards d'euros sur sept ans. Les priorités du 7e PC sont: les réseaux de prochaine génération, les systèmes embarqués, les nouveaux instruments tels que les plates-formes technologiques, l'e-santé, les TIC au service de l'indépendance de vie et le transport intelligent. Pour la commissaire, la consolidation de leurs relations avec leurs homologues européens permettrait aux scientifiques d'Asie du sud-est d'influer sur les domaines de recherche financés par la Commission européenne. "Nous ne pensons pas que la recherche puisse se faire de façon descendante", a-t-elle déclaré. Après avoir invité les représentants d'Asie du sud-est à renforcer leurs liens avec les scientifiques européens, elle a souligné que la formulation d'idées pour la recherche "doit être le fait des scientifiques, c'est-à-dire ascendante" et que, pour cette raison, les chercheurs des deux continents doivent s'unir et débattre de priorités communes. S'exprimant au nom du ministère singapourien de l'information, de la communication et des arts lors d'une réception organisée le 18 juin, Yeng Kit Chan a expliqué que 2006 était une année-jalon pour Singapour - cela fait en effet 25 ans que le pays a lancé son premier plan national. A l'époque, le plan était ambitieux, notamment si l'on considère que le pays ne disposait alors que de deux ordinateurs. En 1981 déjà, l'importance des TIC pour l'économie et le bien-être social était évidente, a affirmé M. Chan. Considérant les actuelles prévisions de croissance dans le domaine des TIC, c'est aujourd'hui le moment rêvé pour approfondir le partenariat Europe-Asie du sud-est, a-t-il déclaré.

Pays

Singapour

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