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La culture de la recherche effrénée empêche l'engagement public des scientifiques, selon un rapport

Pressés de consacrer un temps toujours plus important à la recherche, les scientifiques n'en ont plus pour faire connaître leurs activités au public, selon un nouveau rapport de la Royal Society britannique. Intitulée "Factors affecting science communication: a survey of sci...

Pressés de consacrer un temps toujours plus important à la recherche, les scientifiques n'en ont plus pour faire connaître leurs activités au public, selon un nouveau rapport de la Royal Society britannique. Intitulée "Factors affecting science communication: a survey of scientists and engineers" (Facteurs affectant la communication scientifique: enquête auprès de scientifiques et d'ingénieurs), cette étude a impliqué une enquête en ligne auprès de 1.500 chercheurs en poste dans des établissements d'enseignement supérieur et donné lieu à des entretiens détaillés avec un échantillon représentatif de sondés ainsi que d'autres protagonistes essentiels. Les auteurs ont mis en évidence que la culture "mue par la recherche" ayant cours dans les universités britanniques constituait pour les scientifiques un obstacle majeur à la communication de leurs travaux au public; près de deux tiers des sondés ont cité le besoin de consacrer davantage de temps à la recherche parmi les facteurs les empêchant de s'impliquer davantage dans le travail de communication. A en croire le rapport, on considère au Royaume-Uni que ce sont les publications et l'obtention de fonds pour la recherche qui témoignent de la réussite d'une carrière scientifique. La communication scientifique n'est pas une activité lucrative et ne constitue donc pas une priorité élevée pour les universités. Un autre facteur expliquant la réserve des scientifiques est la faible estime qu'ont de nombreux chercheurs des activités relevant de l'engagement public. On a le sentiment que l'engagement public est perçu comme "facile" et "frivole", et n'est le fait que de ceux qui ne sont "pas assez bons" pour une carrière universitaire. De nombreux sondés exprimaient notamment le souci que cela puisse renforcer les stéréotypes négatifs pour les femmes souhaitant s'engager dans des activités de communication. D'un autre côté, ceux dont les collègues prennent part à des activités de communication sont plus susceptibles d'en faire de même. Parmi les autres tendances identifiées: le fait que les scientifiques chevronnés, les scientifiques financés par les gouvernements ou les oeuvres de bienfaisance, ou les scientifiques remplissant des fonctions d'enseignants étaient davantage susceptibles de mener des activités de communication que leurs collègues plus jeunes, ceux financés par les conseils de recherche et ceux n'occupant que des postes purement voués à la recherche. Côté positif, l'étude a permis d'établir qu'en dépit des barrières auxquelles sont confrontés les scientifiques qui s'engagent publiquement, les trois quarts s'y étaient tout de même essayés au cours de l'année précédente. Parmi les activités menées, figuraient les conférences publiques, le dialogue avec les décideurs politiques, les visites dans des établissements scolaires, la rédaction d'articles destinés à un public de non-spécialistes et la participation à des débats publics. Près de la moitié des sondés exprimaient par ailleurs le souhait de pouvoir consacrer plus de temps à s'engager auprès du public, même si la plupart ne possédaient aucune formation dans le domaine des médias, de la communication ou de la parution en public. "Le fait que tant de scientifiques, en dépit de l'ensemble des barrières perçues, participent à des activités de communication scientifique est encourageant", a déclaré sir David Wallace, vice-président de la Royal Society. "Il faut que nous parvenions à une mise en valeur de ce type de profils au sein des départements, afin qu'il soient davantage perçus comme s'inscrivant à part entière dans une carrière bien achevée." Les auteurs du rapport se sont également penchés sur le type d'incitations susceptibles de convaincre les scientifiques de mener davantage de travail de communication. L'octroi de fonds au département arrive sans surprise en haut de la liste de réponses fournies par les sondés, suivi par la remise de récompenses. L'appui lors de l'organisation de manifestations publiques a également été cité, et les plus jeunes des sondés ont déclaré que le soutien de leur chef de département les encouragerait à s'associer à l'engagement public. Pour finir, la nécessité de voir les activités hors-recherche mieux reconnues par le programme d'évaluation de la qualité des projets de recherche (Research Assessment Exercise) a également été mise en avant, en particulier par les personnels les plus anciens. Les auteurs du rapport préconisent d'explorer davantage les liens entre la culture de la recherche au Royaume-Uni et la propension des scientifiques à s'engager dans des activités publiques. Ils soutiennent que les jeunes scientifiques - en particulier - devraient recevoir une formation à la communication avec le public à partir du premier cycle universitaire. Ils prônent également un meilleur soutien de la part des institutions et organismes de financement à l'égard des scientifiques impliqués auprès du public. Cela pourrait aller de la mise en place, par d'autres agences, d'activités d'engagement public auxquelles les scientifiques seraient invités à se joindre, à la fourniture d'un soutien technique et d'un parrainage direct aux départements menant leurs propres activités.

Pays

Royaume-Uni

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