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Contenu archivé le 2023-03-02

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Un rapport met en lumière les bénéfices du reporting sur le capital intellectuel pour les PME

Selon un rapport préparé par un groupe d'experts de haut niveau de la Commission européenne, les petites et moyennes entreprises (PME) à forte intensité de recherche auraient tout intérêt à décrire dans leurs rapports annuels le capital intellectuel dont elles disposent. Cela ...

Selon un rapport préparé par un groupe d'experts de haut niveau de la Commission européenne, les petites et moyennes entreprises (PME) à forte intensité de recherche auraient tout intérêt à décrire dans leurs rapports annuels le capital intellectuel dont elles disposent. Cela peut les aider à trouver des investisseurs et devrait faire partie intégrante du reporting des entreprises. Le rapport, intitulé «Reporting Intellectual Capital to Augment Research, Development and Innovation in SMEs (RICARDIS)» (Faire rapport sur le capital intellectuel pour développer la recherche, le développement et l'innovation dans les PME) contient les conclusions d'un groupe d'experts formé par la Commission en vue de définir le capital intellectuel (CI) et les raisons pour lesquelles celui-ci est important pour les PME à forte intensité de recherche. Les auteurs du rapport font également des recommandations sur la manière dont la Commission peut aider les Etats membres à formuler des lignes directrices pour encourager le reporting de ce type d'informations par les PME. Les auteurs du rapport définissent le capital intellectuel (CI) comme étant «la combinaison des ressources humaines, organisationnelles et relationnelles et des activités d'une organisation. Il inclut les connaissances, les compétences, les expériences et les capacités de ses employés, ses activités de recherche et développement (R&D), ses routines organisationnelles, ses procédures, systèmes, bases de données et ses droits de propriété intellectuelle, ainsi que toutes les ressources liées aux relations extérieures, telles les clients, les fournisseurs et les partenaires de R&D». Cette définition est particulièrement pertinente pour les PME à forte intensité de recherche dont les activités peuvent ne pas inclure seulement de la R&D, mais recouper de nombreux autres types de capital intellectuel. Toutefois, lorsqu'elles effectuent des évaluations en vue d'un financement, les PME omettent souvent de faire état de ces «ressources et capacités immatérielles» qui sont le moteur de la création de valeur. Les informations ne concernent généralement que les comptes financiers et passent sous silence les projets d'innovation ou les méthodes de gestion. Les auteurs affirment que cette absence d'un tableau complet de la valeur de l'entreprise est l'une des raisons pour lesquelles les PME ont des difficultés à trouver un financement ou des capitaux auprès des banques ou des investisseurs. Outre les déclarations financières plus traditionnelles, les auteurs recommandent d'inclure une déclaration sur le capital intellectuel. Celle-ci aurait deux fonctions. Premièrement, elle peut servir d'outil de navigation interne pour faciliter le développement et la répartition des ressources - définir des stratégies, des objectifs prioritaires, contrôler le développement des résultats de la PME et ainsi faciliter la prise de décision. Deuxièmement, la déclaration permettra aux PME d'améliorer leur communication avec les parties prenantes et, partant, d'attirer des ressources financières et humaines et de développer leurs relations. Ces bénéfices sont illustrés par une série d'études de cas présentées dans le rapport. Dans le cadre d'une de ces études, on a demandé à des investisseurs de faire des prévisions sur les recettes et les gains d'une PME et de suggérer des recommandations sur les actions de la société. Les investisseurs étaient divisés en deux groupes. Le rapport annuel complet de la société a été remis à l'un des groupes, y compris la déclaration de capital intellectuel, et l'autre groupe a reçu une version du rapport excluant toutes les informations quantifiées non-financières. L'étude a montré que les analystes qui avaient reçu la version complète du rapport ont donné des prévisions moins optimistes que ceux qui avaient reçu uniquement les résultats financiers. Toutefois, ces derniers avaient également beaucoup plus tendance à acheter qu'à vendre des actions. Ceci est dû au fait que des informations plus précises permettent aux analystes de dresser un tableau plus complet, ce qui les rend plus confiants et les incite à investir, malgré des prévisions moins bonnes. Ceci peut bénéficier à l'entreprise, non seulement en matière d'investissement, mais également de recrutement. Selon d'autres preuves anecdotiques rapportées par les PME, les gestionnaires de fonds et les analystes sont peu enclins à prendre au sérieux les informations sur le capital intellectuel. Toutefois, dans les réunions avec les gestionnaires de fonds et les analystes, les PME constatent que les gestionnaires de fonds commencent à poser de nouvelles questions, demandant souvent des informations déjà disponibles dans la déclaration de capital intellectuel. Toutefois, malgré l'évidence des avantages procurés par le reporting sur le capital intellectuel, les entreprises ont été longues à en profiter. Le rapport suggère que cela pourrait être dû au fait qu'elles ne sont pas sensibilisées à ces bénéfices, ainsi qu'à l'absence de lignes directrices disponibles sur la manière de rédiger une déclaration de capital intellectuel. En fait, il existe certaines lignes directrices, mais les auteurs du rapport affirment qu'elles sont généralement adaptées au contexte et à la culture économiques locaux et qu'elles sont très différentes les unes des autres au point de vue de la terminologie et de la méthodologie. De même, seuls quelques pays européens ont essayé d'inclure ce type d'informations dans les normes de présentation de rapport annuel des sociétés. En Allemagne, la norme comptable recommande aux sociétés de déclarer leur capital intellectuel dans le rapport de gestion, bien que cela ne soit pas une obligation. Au Danemark, les sociétés sont tenues de fournir des informations sur leur capital humain si cela est pertinent avec leur activité économique, tandis qu'en Autriche le reporting du capital intellectuel est désormais obligatoire pour toutes les universités. Les auteurs du rapport citent l'Australie et le Japon, dont les gouvernements ont essayé de développer un ensemble de lignes directrices et de normes communes applicables au reporting du capital intellectuel. En Australie, le gouvernement a créé la «Society for Knowledge Economics» (société pour l'économie de la connaissance), qui inclut l'institut australien des actuaires et Microsoft Australie. La société a principalement pour tâche de développer des principes directeurs sur l'«Extended Performance Management» visant à faciliter la gestion et le reporting du capital intellectuel. Au Japon, le gouvernement a proposé un nouveau modèle de reporting volontaire des actifs intellectuels. Le gouvernement escompte que la publication de ce modèle japonais «aura un impact important sur la tendance mondiale. De plus, cela pourrait devenir une norme de fait». A la lumière des développements en cours au Japon et en Australie, et afin de conserver son leadership dans ce domaine, les auteurs du rapport RICARDIS appellent l'Europe à agir rapidement pour encourager l'adoption du reporting sur le capital intellectuel par les PME et à développer des normes globales pour ce type d'informations. Les auteurs du rapport affirment que la Commission européenne devrait jouer un rôle moteur dans le développement de lignes directrices communes qui pourraient être adoptées par les Etats membres à des rythmes et niveaux différents. Le groupe d'experts propose à la Commission les recommandations politiques suivantes pour améliorer l'identification, l'évaluation et le reporting du capital intellectuel: - établir une task-force européenne d'adoption pour superviser et faciliter le développement du reporting et de la gestion du capital intellectuel dans les PME à forte intensité de recherche et servir de plate-forme d'apprentissage; - élaborer un guide pratique sur le reporting du capital intellectuel pour les PME à forte intensité de recherche, les banques, les investisseurs et les informédiaires; - utiliser le reporting du capital intellectuel comme critère pour obtenir le soutien du public; - utiliser le reporting du capital intellectuel comme outil pour les agences gouvernementales; - entreprendre des recherches sur la dynamique des nouveaux modèles d'entreprise et l'importance du capital intellectuel; - former un groupe directeur international de normalisation pour faciliter le développement d'une normalisation consensuelle de taxonomies, d'indicateurs et de déclarations de capital intellectuel pour les PME à forte intensité de recherche et faciliter le développement de normes; - encourager les banques à mettre au point de nouvelles formes de financement pour les PME dont l'activité est basée sur la recherche.