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Entretien
Contenu archivé le 2024-04-17

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Maintenir les liens avec l'Europe dans le secteur de la S & T

Forum politique et vitrine des technologies européennes de pointe, la manifestation IST2006 qui s'est tenue à Helsinki du 21 au 23 novembre a également été pour les délégués l'occasion de développer plus avant les partenariats internationaux. Des délégations de Russie, d'Ind...

Forum politique et vitrine des technologies européennes de pointe, la manifestation IST2006 qui s'est tenue à Helsinki du 21 au 23 novembre a également été pour les délégués l'occasion de développer plus avant les partenariats internationaux. Des délégations de Russie, d'Inde, de Chine, de Singapour, d'Israël, des pays baltes, des États des Balkans occidentaux, d'Égypte et de Nouvelle Zélande étaient présentes parmi les nombreux stands, preuve de l'existence de liens entre leurs régions et l'Europe et de la volonté de développer la coopération dans le secteur de la science et technologie (S & T). CORDIS Nouvelles s'est entretenu avec des représentants d'Afrique du Sud et du Canada au sujet de leur coopération avec l'Europe et de leurs attentes en termes de nouveaux partenariats suite à leur participation à IST2006. Depuis l'émergence de l'Afrique du Sud en tant que démocratie à part entière au début des années 1990, le pays s'est attelé à redéfinir sa position dans le monde et à établir de solides relations avec l'Europe notamment. «Une des priorités stratégiques du gouvernement était de réintégrer la communauté des chercheurs sud-africains à la communauté internationale», a expliqué Daan du Toit, haut représentant pour la science et la technologie en Europe, à CORDIS Nouvelles. À cette fin, le gouvernement d'Afrique du Sud signait en 1996 un accord bilatéral formel dans le secteur de la S & T avec l'UE. Une disposition importante de cet accord de coopération visait à permettre aux ressortissants sud-africains de participer au programme-cadre de recherche de l'UE au titre de la section «Coopération internationale en science et technologie (INCO)» du 4e PC. Durant 10 ans, cette participation n'a cessé de se renforcer grâce à l'ouverture de l'ensemble des domaines thématiques aux pays tiers dès le 6e PC. Bien que toutes les statistiques ne soient pas encore disponibles, M. du Toit estime que près de 200 Sud-Africains ont participé aux 4e, 5e et 6e PC. Les domaines thématiques dans lesquels les participants sud-africains ont réalisé des percées significatives sont la sécurité et la qualité alimentaires, l'environnement et le développement durable ainsi que les sciences du vivant. Faire ses preuves dans le domaine thématique des TIC s'est toutefois avéré nettement plus laborieux, déclare M. du Toit, en dépit de la volonté des partenaires sud-africains de participer à des projets et de la décision du gouvernement d'en faire l'une de ses priorités stratégiques clés. Au total, les partenaires sud-africains ont participé à cinq projets seulement au titre de la section «Technologies de la société de l'information (TSI)» du 6e PC. Cependant, «étant donné que nous avons démarré au bas de l'échelle, il s'agit d'un résultat modeste mais satisfaisant», a-t-il déclaré. «Nous avons la preuve empirique que la participation au programme-cadre a permis à l'Afrique du Sud d'accroître ses capacités dans le secteur de la S & T», a déclaré M. du Toit. L'Afrique du Sud consacre actuellement 0,87 % de son PIB à la recherche et développement (R & D), proportion qu'elle entend porter à 1 % d'ici à 2008. Selon M. du Toit, la participation limitée de l'Afrique du Sud est due en partie à la conception même du 6e PC, axée sur l'excellence et la compétitivité. «Nous comprenons cette philosophie et nous y adhérons pleinement», a-t-il déclaré à CORDIS Nouvelles, avant de souligner que l'Afrique du Sud a apporté sa propre expertise à des projets portant, notamment, sur les maladies transmissibles (VIH/SIDA et paludisme). Mais pour ce qui est des TIC, «l'Afrique du Sud dispose dans ce secteur de personnes certes compétentes mais qui ne sont ni meilleures ni moins bonnes que, disons, des Belges ou des Néerlandais», affirme-t-il. Ainsi, quand un consortium [de programme-cadre] basé, par exemple, en Allemagne doit choisir entre deux partenaires - l'un à l'autre bout du monde, l'autre en Autriche - offrant une même qualité de travail, le choix est vite posé», estime M. du Toit. Sur la base des retours d'information reçus lors d'une session d'établissement de partenariats organisée dans le cadre de la manifestation IST par la délégation sud-africaine, M. du Toit constate que, de toute évidence, la communauté des chercheurs européens n'a pas pleinement pris conscience de la capacité de l'Afrique du Sud à participer au programme-cadre. Selon lui, il faut que l'Europe et l'Afrique du Sud unissent leurs efforts afin de sensibiliser leurs communautés de recherche respectives aux opportunités de partenariats au titre des 6e et 7e PC, et d'encourager les participations. Dans cette perspective, le ministère sud-africain de la science et de la technologie a bénéficié d'un financement au titre du 6e PC pour lancer le programme de coopération entre l'Europe et l'Afrique du Sud dans le domaine de la science et de la technologie (ESASTAP). L'objectif de l'initiative est de renforcer la mise en réseau et l'établissement de partenariats entre les deux régions. Un de ses instruments est un fonds d'amorçage pour les chercheurs sud-africains souhaitant participer au 6e PC. Grâce à ce soutien financier, les chercheurs peuvent se rendre à l'étranger et y explorer les opportunités de partenariat. L'initiative inclut également un fonds de co-investissement pour les participants sud-africains à des projets relevant du 6e PC et considérés comme étant d'importance stratégique nationale. «Nous savons également que nous devons mieux nous vendre, raison pour laquelle nous sommes ici», a déclaré M. du Toit qui voit dans la manifestation IST une occasion unique de faire connaître l'expertise sud-africaine dans le domaine des TIC. Selon lui, les compétences de son pays en développement de systèmes open source et d'e-intégration en matière de santé et d'éducation pourraient être utiles à l'Europe. Interrogé sur les raisons de l'importance majeure accordée à la coopération entre l'Europe et son pays dans le secteur de la S & T, M. du Toit a indiqué que la part de l'Afrique du Sud dans la R & D mondiale n'était que de 0,5 %. «Il est dès lors essentiel que nous restions en contact avec ceux qui assurent et effectuent les 99,5 % restants». L'Europe doit elle aussi se connecter. «Avec l'élargissement, les objectifs de l'UE se sont rapprochés de ceux de l'Afrique du Sud, car, en de nombreux aspects, nous sommes confrontés aux mêmes défis économiques et sociaux», a déclaré M. du Toit. Autre pays - dans l'hémisphère Nord, cette fois - à avoir reconnu les avantages d'une étroite coopération avec l'Europe: le Canada. «Collaborer est primordial car il est tout simplement impossible d'y arriver seul», a expliqué Debbie Kemp, point de contact national TSI au Canada, à CORDIS Nouvelles. «Grâce à la collaboration, votre recherche est plus susceptible d'aboutir ou d'être commercialisée, et les opportunités qui s'offrent sont également plus nombreuses.» Patricia Ockwell, conseillère en S & T de la mission du Canada auprès de l'UE, confirme et pose la question suivante: «Coopérer, c'est travailler avec les meilleurs dans un domaine considéré. Pourquoi dupliquer le travail effectué ailleurs dans le monde si vous pouvez y collaborer, parvenir ainsi plus rapidement à une solution et obtenir un meilleur résultat?» A l'instar de ses homologues sud-africains, Mme Ockwell estime que la coopération permet aux deux régions d'unir leurs forces pour relever des défis qui leur sont communs, tels que le vieillissement de la population et le développement rural, et en partager les risques et les bénéfices. «Lorsque je regarde les domaines thématiques du 6e PC, je constate qu'ils sont très similaires à ceux du Canada», a-t-elle ajouté. En 1995, le Canada a signé avec l'UE un accord de coopération dans le secteur de la S & T qui permettait aux chercheurs et organisations de recherche du pays de participer à des consortiums au titre du programme-cadre de recherche de l'UE. Si l'on regarde les récentes statistiques relatives à la participation des chercheurs canadiens, il est évident que cet accord a porté ses fruits. À lui seul, le 5e PC a permis de mener à bien au moins 75 projets de collaboration entre le Canada et l'Europe dans le domaine de la S & T, pour une participation active d'environ 80 chercheurs canadiens et de plusieurs centaines de chercheurs européens. Parmi ces 75 projets, 28 portaient sur les technologies de la société de l'information (TSI). Au total, 38 organisations canadiennes ont participé au programme TSI du 5e PC, dont une majorité d'organisations du secteur public (75 %). Sur la base des commentaires recueillis lors du forum IST2006, il apparaît que les domaines TIC d'excellence canadienne sont l'e-santé, l'e-accessibilié et la robotique. L'expertise du Canada en fabrication de dispositifs photoniques a également été citée comme un domaine de partenariats potentiels avec l'Europe. Cela ne constitue en rien une surprise, le réseau tout optique à haute vitesse pancanadien étant unique au monde. La coopération entre les deux régions a été soutenue au cours des années par des initiatives telles que IST-EC, un projet commun canado-européen qui se trouve actuellement dans sa seconde phase et dont l'objectif est de permettre la collaboration des communautés de recherche canadienne et européenne dans les domaines TSI clés. Les activités incluent des services et des manifestations de partenariat. «La meilleure façon de poursuivre et de maintenir la coopération est d'organiser des réunions face-à-face telles que celles de la manifestation TSI», a expliqué Mme Ockwell. «Ces réunions sont essentielles car nous pouvons rentrer chez nous tout en restant en contact, et avec la certitude que la relation est établie et va se développer».

Pays

Canada, Afrique du Sud