Regard sur l'avenir de l'astronomie européenne
Les travaux ont débuté pour l'élaboration d'une feuille de route destinée à identifier les infrastructures qui seront nécessaires dans le secteur européen de l'astronomie au cours des 10 à 20 prochaines années. Cette feuille de route sera rédigée par Michael Bode, professeur d'astrophysique à l'université John Moores de Liverpool, pour le compte d'ASTRONET, un réseau ERA-Net réunissant neuf organisations et laboratoires scientifiques nationaux d'Allemagne, d'Espagne, de France, d'Italie, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de Norvège. Le consortium implique également l'Observatoire européen austral (ESO) en qualité de membre et l'Agence spatiale européenne (ESA) en qualité de membre associé. Les projets ERA-Net (ERA pour Espace européen de la recherche) ont pour objectif de favoriser la coordination et l'ouverture mutuelle des programmes de recherche nationaux et régionaux. L'astronomie est l'une des sciences les plus anciennes au monde. En effet, des astronomes observent méthodiquement la voûte céleste depuis l'aube des civilisations, mais la discipline n'a réellement pris son essor qu'à partir de l'invention du télescope. Grâce à d'intrépides scientifiques et à l'incessant perfectionnement de la technologie, nous commençons aujourd'hui à comprendre le fonctionnement des mécanismes qui ont donné naissance à notre univers et continuent de le façonner. Il subsiste toutefois de nombreuses questions importantes sur divers phénomènes tels que l'évolution et la formation des galaxies et des étoiles, notre compréhension des extrêmes de l'univers et notre place dans l'univers. La résolution de ces questions requiert le développement d'infrastructures existantes, ainsi qu'un investissement d'envergure européenne dans de nouvelles installations. La feuille de route entend étudier les différentes possibilités et dresser une liste prioritaire de missions spatiales, d'installations au sol, d'«observatoires virtuels» et d'installations informatiques à grande échelle à réaliser au cours des 20 années à venir. Au nombre des futures infrastructures pourraient figurer les plus grands télescopes radio et optiques jamais construits, ainsi qu'un système de détection de particules subatomiques exotiques. Dans l'espace, les observatoires spatiaux sophistiqués, à même d'observer non seulement le spectre électromagnétique, mais aussi les ondes gravitationnelles, comptent parmi les candidats très probables. Une solution pourrait également être envisagée afin d'accroître l'attrait des jeunes pour l'astronomie. «Eu égard à l'ampleur et au coût de ces infrastructures, il est primordial que les scientifiques et les principaux organismes de financement à travers l'Europe parviennent, sur la base d'une nécessité scientifique définie, à un consensus quant aux investissements qui doivent être consentis au cours des 20 prochaines années», a déclaré le professeur Bode. «Un tel consensus sera difficile à obtenir, mais il sera extrêmement bénéfique pour la santé et la compétitivité à long terme de l'astronomie et de la recherche spatiale en Europe. Les astronomes européens ont l'opportunité de frayer le chemin à l'exploration de l'univers par l'homme au cours des décennies à venir», a affirmé Keith Mason, directeur du Particle Physics and Astronomy Research Council (PPARC), un membre d'ASTRONET. Alliance regroupant les principales organisations nationales de recherche en Europe, ainsi que l'ESO et l'ESA, ASTRONET est considéré comme le meilleur moyen d'aboutir à un plan stratégique adéquat pour l'astronomie européenne. La feuille de route devrait être terminée d'ici à la mi-2008.
Pays
Allemagne, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Norvège, Royaume-Uni