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Vive la différence et la diversité!

Claudie Haigneré, première femme astronaute en Europe, a présidé à Bruxelles le jury chargé de désigner les lauréats du prix Descartes 2007 de l'excellence dans la recherche scientifique. À la veille de la Journée internationale de la femme, CORDIS Nouvelles a saisi l'occasion...

Claudie Haigneré, première femme astronaute en Europe, a présidé à Bruxelles le jury chargé de désigner les lauréats du prix Descartes 2007 de l'excellence dans la recherche scientifique. À la veille de la Journée internationale de la femme, CORDIS Nouvelles a saisi l'occasion pour discuter avec elle de la place des femmes dans la science, un sujet qu'elle connaît bien. D'après Mme Haigneré, les problèmes que rencontrent les femmes dans la science surviennent à deux stades fondamentaux de leurs carrières. Le premier se situe au tout début de leur carrière scientifique, et le second au moment de l'avancement professionnel jusqu'à une position de décision. Au premier stade, avant même d'opter pour un parcours scientifique, bon nombre de femmes s'imaginent qu'une carrière scientifique est trop longue, trop difficile et trop solitaire pour elles. Mme Haigneré a déclaré à ce propos que «l'image qu'évoque une carrière scientifique est le cliché archaïque et dépassé d'un chercheur dans un laboratoire, qui travaille seul ou face à un ordinateur». «J'ai souvent rencontré des femmes qui n'osaient pas s'engager dans la science parce qu'elles jugeaient la profession trop difficile et trop isolée. Elles s'orientaient alors vers d'autres filières et la science perd ainsi le talent de 50 % de la population mondiale», a-t-elle remarqué. «Nos grands-mères se sont battues pour ouvrir des portes qui étaient autrefois fermées aux femmes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les portes sont ouvertes. Il nous suffit de les pousser pour les ouvrir. Nous devons le faire. Les filles décrochent d'excellents résultats scolaires et universitaires, meilleurs que les garçons, mais elles ne se sentent pas suffisamment douées ou confiantes pour suivre de longues études. Elles doivent donc reconquérir l'estime personnelle requise afin de faciliter leur existence lorsqu'elles exercent leur métier», a-t-elle ajouté. La solution consisterait à moderniser l'image des carrières scientifiques, a affirmé Claudie Haigneré. «Nous devons faire connaître le vrai visage de la science. En effet, qu'est-ce que la science? La science, c'est découvrir. S'émerveiller chaque jour lorsque la science trouve une solution aux problèmes. La science n'est pas isolée de la société; en réalité, elle est au service de la société», a-t-elle indiqué. «Nous devons renouveler l'enthousiasme pour la science.» Lorsque les femmes optent malgré tout pour une carrière scientifique, elles choisissent les sciences de la vie ou l'enseignement scientifique parce qu'elles savent qu'elles seront intégrées dans un tissu social. Le deuxième aspect problématique apparaît au stade de la promotion, où les instances de décision attestent encore une prédominance masculine, ce qui implique que les femmes ne bénéficient pas d'un avancement aussi rapide que les hommes. De plus, les femmes continuent aujourd'hui d'assumer davantage que les hommes les corvées traditionnelles d'un ménage et elles sont plus souvent chargées de l'éducation des enfants, une tâche ardue qu'il est difficile de coupler à une vie professionnelle. Se référant à sa propre expérience, Mme Haigneré a admis avoir éprouvé, à plusieurs moments de sa carrière, des difficultés à concilier vie privée et professionnelle. «Les femmes ont besoin que leurs époux, leurs familles et leurs structures les soutiennent afin qu'elles puissent intégrer plus aisément leur carrière professionnelle», a-t-elle poursuivi. À propos des différences entre les sexes, elle a commenté: «Il est vrai que les hommes et les femmes travaillent différemment, mais les femmes ne doivent pas devenir des hommes. Elles doivent garder leur spécificité. Nous devons toutefois organiser le travail de façon à ce qu'il soit complémentaire, synergique et efficace. Pour ma part, j'ai toujours eu la possibilité de le faire. Il faut transformer les modes de travail, car les femmes n'ont pas à se couler dans un moule masculin. Les femmes ont leurs propres qualités, leurs différences. Nous devons néanmoins travailler ensemble, avec nos différences et notre diversité, pour accomplir la mission qui nous est confiée.» On note toutefois certains signes positifs de changement. «Je pense que les choses progressent dans la bonne direction en Europe et en France, mais le processus est lent. On peut observer des modèles féminins dans de hautes fonctions. En France, des femmes occupent par exemple une position éminente à l'INRIA et au CNRS.» Selon Mme Haigneré, l'heure est venue à présent de consolider les progrès engrangés et d'aller plus loin.

Pays

France

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