Les chercheurs effacent la mémoire traumatique des cerveaux des rats
Les scientifiques ont réussi à effacer le souvenir d'un évènement traumatique tout en laissant les autres souvenirs associés intacts. Les travaux, publiés en ligne par la revue «Nature Neuroscience», ont été financés en partie par l'UE au titre du sixième programme-cadre (6e PC). Lorsque les souvenirs sont mémorisés pour la première fois, ils sont sensibles à la perturbation pendant un certain temps jusqu'à ce qu'ils soient stockés dans un état stable et à long terme. Cependant, lorsque les évènements sont rappelés à la mémoire à long terme, ils sont de nouveau susceptibles d'être perturbés et peuvent être mis à jour avant d'être une nouvelle fois stabilisés pour le stockage à long terme. Cette dernière recherche consistait à découvrir s'il est possible de tirer profit de ce système afin d'effacer le souvenir initial. Les chercheurs ont entraîné des rats à être effrayés par deux sons distincts en jouant les sons et en envoyant ensuite un choc électronique sur leurs pattes. Le jour suivant, la moitié des rats se sont vu administrer un médicament entraînant l'amnésie pour les évènements rappelés à leur mémoire, et les chercheurs ont joué de nouveau l'un des sons. Le jour suivant, les chercheurs ont de nouveau joué les deux sons à tous les rats. Ils ont découvert que les animaux auxquels le médicament n'avait pas été administré étaient toujours effrayés par les sons. Cependant, les rats auxquels le médicament avait été administré n'étaient plus perturbés par le son qu'ils avaient entendu au cours de la prise du médicament. En jouant une note et en provoquant le rappel du souvenir du choc électronique tout en étant sous l'influence du médicament, le souvenir traumatique a été effacé. Cependant, le souvenir du choc associé à l'autre note est resté intact. D'autres études ont montré qu'au cours du rappel d'un souvenir traumatique, l'activité neuronale dans la partie du cerveau associée à la mémoire émotionnelle augmentait. Cependant, chez les rats ayant pris le médicament, l'activité neuronale avait baissé. Les chercheurs espèrent que leurs découvertes conduiront à des traitements pour le stress post-traumatique.