Belle ascension pour un robot marcheur
Des chercheurs financés par l'UE ont mis au point un robot capable d'apprendre comment marcher sur différentes surfaces et gravir et descendre des pentes sans chuter. Bien qu'elle nous vienne naturellement, la marche requiert en fait une minutieuse coordination des mouvements de nos articulations et du point d'équilibre du torse. De plus, il y a autant de démarches que d'environnements; nous ne marchons pas sur le sable comme sur la glace, par exemple. Les récentes recherches en question ont impliqué un robot baptisé RunBot, qui détient déjà le record mondial de vitesse de marche pour une machine dynamique. Dans un article publié dans la revue PLoS Computational Biology, une équipe de scientifiques allemands et britanniques explique comment les niveaux hiérarchiques de contrôle du robot lui permettent dorénavant d'évoluer sur toute une gamme de terrains. Aux niveaux inférieurs de contrôle, le mouvement est basé sur les réflexes induits par des capteurs. Des circuits de contrôle s'assurent en l'occurrence que les articulations ne sont pas trop fortement sollicitées ou que le pas suivant n'est initié qu'après que le pied a touché le sol par exemple. Les centres supérieurs d'organisation ne sont pas activés, à moins qu'un changement de démarche soit nécessaire. Chez l'homme, ces processus sont déclenchés par le cerveau, tandis que le robot s'appuie sur un «oeil» infrarouge relié à un réseau neural rudimentaire. Dans une vidéo accompagnant l'article, on peut observer le robot en train d'apprendre à gravir une pente. La séquence débute en montrant une main humaine plaçant le robot à courte distance du bas d'une pente. Le robot chemine sans aucun problème vers la pente, mais ne tarde pas à faire la culbute une fois qu'il y est parvenu. La deuxième et la troisième tentative s'achèvent sur le même résultat. Au quatrième essai cependant, le robot réagit à la pente comme le ferait un humain, en se penchant légèrement en avant et en réduisant la longueur de ses pas, ce qui le mène sans mésaventure jusqu'au sommet de la pente. En d'autres termes, la connexion entre l'oeil de RunBot et les sites contrôlant le mouvement est renforcée. Dès lors, lorsque l'oeil détecte une pente, le robot ajuste sa démarche en conséquence. Les fonds européens octroyés à ces recherches provenaient du projet PACO-PLUS (Perception, Action and Cognition through Learning of Object-Action Complexes), qui est financé au titre de la priorité IST (technologies de la société de l'information) du sixième programme-cadre (6e PC).
Pays
Allemagne, Royaume-Uni